Pages

mercredi 26 décembre 2007

Temples et Palais (8)

LE BASTION 23 ... Suite ...
La restauration de cet ensemble de 6.200m2, qui a duré prés de cinq ans, a été menée par une équipe italienne spécialisée dans la restauration des vieilles constructions historiques, assistée de jeunes architectes algériens qui semblent avoir acquis, à son contact, une solide formation de nature à leur permettre de prendre en charge d'autres opérations de restauration. On envisage de faire de ce bout de quartier restauré un des pôles d'intérêt de l'histoire du vieil Alger, en attendant la réhabilitation de la citadelle ou le Palais du Dey. ( Photo Palais 18 - Cet intérieur du palais 18 a retrouvé sa fraicheur et ses couleurs. Les carreaux de faience ont été reproduits dans les mêmes matériaux et les mêmes teintes que ceux qui existaient.)

mercredi 19 décembre 2007

Temples et Palais (7)

LE BASTION 23
Traversons la rue Bab El Oued vers le Nord, vers la grande avenue du 1er Novembre
Dans le périmètre, on peut encore voir quelques vieilles batisses et notamment celle de DAR EL HAMRA, palais qui à servi de dernière demeure à Hussein Dey avant son départ en éxil. A proximité de ce palais s'ouvrait la porte de Bab El Oued. Maintenant traversons l'avenue du 1er Novembre pour rejoindre le Bastion 23.
Nous voici en présence du premier site restauré de la Casbah. Il a été sauvé par miracle de la démolition et réhabilité avec le concours d'une équipe d'experts italiens.
L'Histoire du Bastion 23 a commencé par la construction du Bordj Ez-Zoubia par ordre du Dey Ramdhan Pacha en 1576, appelé par les Turcs "Topanet", à cause des pièces d'artillerie installées sur le bastion.
Ce quartier que l'on a appelé "Quaâ Es Sour" (le fond du rempart) ou "Sabaâ" (les sept tavernes), était devenu progressivement le prolongement naturel de la Casbah vers la mer. Ce qui laisse supposer qu'il devait exister dans ce quartier quelques tavernes, lieu de rencontres des marins de tous bords. Ce site est constitué de 4 palais et d'une dizaine de maisons de pêcheurs. Le Palais 18 le plus intéressant, dont on suppose qu'il avait été bati en 1750 par Rais Mami, a été achevé en 1798 par le Dey Mustapha pour devenir sa résidence.
Après l'occupation française, ce palais devint la résidence du commandant du génie civil, une pension de jeune filles, consulat américain, résidence du Duc d'Aumale de 1856 à 1861 et depuis bibliothèque municipale. A l'indépendance, ce petit quartier fut squatté quelques temps et laissé dans un total abandon au point que les autorités de la ville s'étaient faits progressivement l'idée de sa destruction.

lundi 17 décembre 2007

Temples et Palais (6)

DAR AHMED
C'est également un bel ensemble architectural du début du 19èm siècle qui a, vraisemblablement, fait partie de la Jenina. On atteint la cour de la maison par un escalier à coudes.
Dar Ahmed est actuellement le siège du Théatre National Algérien.
De chaque côté de ce palais, des batisses, formant un grand immeuble de forme rectangulaire, ont été construites tout juste aprés l'occupation française.
En poursuivant notre chemin par la rue Hadj Omar, nous aboutissons à la rue Soualah Mohamed, d'où nous pouvons constater, en face, les démolitions opérées récemment dans ce quartier qui n'a pu, malheureusement, être sauvé.
En descendant la rue Soualah, nous trouvons à notre droite :


LA MOSQUÉE BITCHINE
Mosquée construite en 1622 par un corsaire d'origine italienne, qui fut grand amiral de la flotte algérienne. Son architecture représente le type même des mosquées othomanes. Elle servit d'église de 1843 à 1962, sous le vocable "Notre Dame des Victoires après avoir été utilisée comme pharmacie de l'armée pendant 13 ans. Son minaret fut abattu en 1862. Une fontaine, encore visible à l'angle de la rue, était affectée à la mosquée.
Plus loin, se trouve l'ancien Hôtel et Galerie du Duc de Malakoff (1862) qui abrite le café Malakoff, lieu de rencontre des mélomanes algérois.

dimanche 16 décembre 2007

Temples et Palais (5)


DAR KHEDAOUDJ (suite)
Aprés la chute d'Alger, il servit de résidence à certains notables étrangers avant d'abriter pour quelques temps la première mairie d'Alger. Pendant près d'un siècle, il est habité par plusieurs hauts fonctionnaires français, et ce, jusqu'à 1947 où il est affecté au service de l'artisanat (conservation des arts traditionnels).
C'est seulement en 1986 qu'il est érigé en Musée National des Arts Populaires. Manifestation d'une très ancienne civilisation rurale, née au Maghreb dès les premiers temps de l'histoire, l'art traditionnel algérien s'est exprimé dans deux espaces: l'un rural (poterie, tapis ...), l'autre citadin (céramique, dinanderie...).
Reflet du mode de vie des populations du Maghreb, cet art s'est affermi sur des matériaux locaux: bois, cuir, métal, argile, laine, etc...
Le musée de DAR KHEDAOUDJ donne au visiteur une image vivante du génie créateur de nos ancêtres. Le musée renferme des collections entières d'objets de tapisserie, bijouterie, poterie, vannerie, de cuirs, d'armes, de boiseries anciennes...

vendredi 14 décembre 2007

Temples et Palais (4)

DAR KHEDAOUDJ
C'est l'ancien palais de Ahmed Rais construit en 1572, devenu propriété d'une des filles du Dey Hassan Pacha (18èm siècle). On y remarque des boiseries ouvragées, des moulures de plâtre sur les murs et les plafonds et des faïences. Ce palais qui abrite aujourd'hui le Musée National des Arts et Traditions Populaires, (Ce musée ne pouvait trouver meilleur refuge que cette superbe demeure encore habitée par le souffle mystique de ses ex-locataires.) fut le siège de la première mairie de l'époque coloniale.
Situé dans la Basse-Casbah, dans l'ex-rue Socgemah, altération de Souk El Djemaâ, marché aux pigeons du temps des Turcs, le musée fut édifié sur l'emplacement de la Zaouia de Sidi Ahmed Ben Abdallah El Djezaïra, marabout décédé en 874, (hégire 1469-1470). La Zaouia comprenait une mosquée, un logement et un cimetière où furent inhumés les trois muphtis d'Alger. On attribue généralement la construction de ce palais à Ahmed Raïs entre 1570 et 1575. Les renseignements deviennent cependant plus précis à partir de 1789, date à laquelle cette maison fut achetée par le Pacha Hassan, argentier du Dey Mohamed Ben Othman, pour réconforter sa fille Khedaoudj, aveugle. De ce temple des Muses où l'on dit qu'ici vécut Khedaoudj El Amia qui perdit la vue en mirant sa beauté dans ce miroir sans lequel il n'y aurait pas d'art "de Momo Saâdi".
Plus tard, Omar et N'fissa, enfants du Dey Hussein et de Fatima, soeur de Khedaoudj, héritèrent pour peu de temps de ce palais.

jeudi 13 décembre 2007

Temples et Palais - 3 -

DAR MUSTAPHA (suite)
L'infortuné Propriétaire, le Dey Mustapha Pacha, fut assassiné à la porte de la mosquée en 1805. Sa famille le fit inhumer à Bab El Oud. Quand ce cimetière fut détruit par les Français pour construire l'esplanade, ses restent furent ensevelis à la Zaouia Sidi Abderrahmane, où sa tombe est toujours visible. Le palais fut ensuite occupé par Le Dey Ahmed et par Omar, descendant de Hassan Pacha.
Après la prise d'Alger, il est d'abord, comme beaucoup d'autres palais, occupé par des généraux, puis converti en bibliothèque nationale jusqu'en 1948.
A l'indépendance, ce palais fut affecté au parti du FLN. A gauche du palais, on peut voir la rue de l'Intendance, couverte en voute d'arêtes, et admirer la porte et l'auvent en cèdre sculpté d'un palais du 18èm siècle, Dar Es-Sof (la maison de la laine). En haut de la rue Mécheri, descendre à droite la rue Mohamed Malek Akli pour découvrir ... DAR KHEDAOUDJ (qui sera notre prochain billet).

mardi 11 décembre 2007

Temples et Palais - 2 -

HAMMAM SIDNA
Considéré comme le bain des Deys, datant du 16èm siècle, ce bain maure est le plus ancien encore en fonctionnement. Un peu plus haut, se trouve le plus beau spécimen de la demeure algéroise, malheureusement dans un état déplorable.

DAR MUSTAPHA
Palais construit par le Dey Mustapha Pacha en 1797 pour sa famille, il occupe une superficie de 709 m² et contient, dit-on, plus de 500.000 carreaux de faience (Le plus grand nombre de faïence provient d'Italie, il semple bien que leur multiplication soit assez récente et l'effet de restauration à diverses époques. Sans doute, à l'origine, les petits carreaux en provenance de Tunis dominaient, ainsi que semblent l'attester ces longues frises sous les plafonds.
Une place spéciale doit être cependant, réservée aux très beaux carreaux de Delft évoqués tant dans la grande squifa que dans les placards. Leurs décors de bateaux ou les magnifiques panneaux signés à composition florales indiquent que ces pièces ont été fabriquées sur commande et destinées à Alger.
Des céramiques en forme de tommettes, peut-être fabriquées sur place, pavent les squifas, les chambres et le grand patio.) anciens de valeur. On y remarque la porte d'entrée et l'auvent en cèdre sculpté, les deux corridors (skifa) richement décorés de faience hollandaises (Delft) et italiennes, les colonnes de marbres, les boiseries sculptées (balustrades et portes des chambres avec double battant percé de guichet).

"il convient d'en retenir la magnifique squifa, véritable salle d'audience publique avec sa salle de trône s'ouvrant par une triple arcade, son puits de lumière et son somptueux décor de faiences."

(d'après L.Golvin à propos du Palais Mustapha Pacha).

samedi 8 décembre 2007

Temples et Palais - 1 -

En 1830, Alger renfermait :
  • 13 grandes mosquées
  • 109 petites mosquées
  • 32 chapelles
  • 12 Zaouia
Soit un total de 176 édifices consacrés au culte.

En 1862 sont encore debout :
  • 9 grandes mosquées
  • 19 petites mosquées
  • 15 chapelles
  • 5 Zaouias

Soit un total de 47 édifices sur lesquels 21 sont affectés au culte musulman.
(A.Devoult in Revue Africain n°31/1/1862)

DAR HASSAN PACHA

Palais d'art mauresque, construit en 1791 par Hassan Dey d'Alger (1791 - 1797) et défiguré par des aménagements modernes commencés en 1839. Il servit de Palais d'hiver, sous le nom de Palais Bruce, aux gouverneurs généraux de la colonisation jusqu'aux années 50.
Une façade nouvelle lui fut ajoutée alors que la porte principale se situait aussi à la rue du Soudan. D'ailleurs, l'encadrement de pierre subsiste encore à ce jour.
Aujourdhui, ce palais est occupé par le ministère des affaires religieuses.
Dans la rue Cheikh El Kinai, qui longe le palais Hassan, on peut voir encore un bel auvent en bois de cèdres sculpté à l'entrée d'une ancienne demeure du Khodjet El Kheil au 18e siècle).
Plus haut se trouve une fontaine en marbre et une douéra attenante à Dar Hassan.

jeudi 6 décembre 2007

La Casbah (2)

La Mosquée Ketchaoua ... suite...
Ce que l'on sait avec certitude, c'est que la mosquée Ketchaoua - qui veut dire plateau de chèvres en turc - existait déja en 1612. Elle fut agrandie en 1794 par le Pacha Hassan. Elle étaient surmontée, rapporte-t-on d'un minaret plaqué d'émail, tandis que sa nef, carrée, était ornée de riches colonnes, de panneaux peints et de géantes inscriptions.
Une description a été faite avant les grandes transformations de cette mosquée, devenue église en 1832, par l'Abbé Barbès :

Ce qui frappe le plus en entrant dans cette église,
ce sont les inscriptions presque colossales
qui en ornent les parois.
Les inscriptions expriment les sentances du Coran...
.

On conserva, en effet, sur ses colonnes les inscriptions qu'avait gravé l'artiste algérien Ibrahim Djarkeli, comme celles qui proclament que :

Les Temples appartiennent à Dieu,
n'y invoquons pas d'autres divinités que Dieu

(Coran, sourate LXXII, verset 18).

De 1845 à 1860, elle fut encore considérablement agrandie. En 1890, la façade reçut des décorations polychromes, formés de carreaux de faïence, de cabochons et de mosaïques. Cependant toutes les colonnes de l'édifice ainsi que le minbar appartiennent à l'ancienne mosquée. Comme on le voit, la façade, flanquée de deux tours, s'inspire de l'architecture byzantine. Sa transformation en église lui fit, en tout cas, perdre tout son cachet d'origine.

samedi 1 décembre 2007

La Casbah (1)

L'urbanisme est l'expression de la vitalité d'une société ...
Ceux qui ont construit la Casbah
avaient atteint au chef d'oeuvre architectural et d'urbanisme.

Le Corbusier


Triangle blanc surmonté de minarets offrant comme autant d'escaliers descendant vers la mer, les terrasses de ses maisons serrées, accrochées au djebel, penchées sur des rues bruyantes et passionnantes aux parfums excitants d'encens, de musc et d'épices soulevant une curiosité insatiable.

Voisinant avec les souks, les palais, les mosquées sont autant de chefs-d'oeuvre d'architecture et d'urbanisme, caractérisant cet ensemble architectonique turc du XVe siècle qui avait suscité l'admiration de "Le Corbusier".

LA BASSE CASBAH
Par la rue Aoua Abdelkader, ex. rue du Divan, on aboutit à la place Ben Badis où se concentrent plusieurs monuments historiques des plus intéressants. :

La Mosquée Ketchaoua


  • Dar Aziza (voir)-Il était une fois Alger: L'Alger Moderne (2)

  • La Mosquée Ketchaoua
    Cathédrale Saint Philippe pendant 130 ans, puis de nouveau mosquée Ketchaoua, tel est le destin de ce temple où l'on prie depuis près de 4 siècles. Ce que l'on sait avec certitude, ...à suivre