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lundi 10 novembre 2008

Des vestiges datant de l'époque romaine découverts à la place des Martyrs


Des vestiges datant de l'époque romaine (IIe-IVe siècle) ont été découverts récemment, lors de sondages, à la place des Martyrs, a-t-on appris ce dimanche auprès de la direction de la Culture d'Alger.

"Pour le moment, la mosaïque n'a pas été entièrement dégagée", a indiqué M. Azzedine Fergui, archéologue à la direction de la Culture d'Alger, ajoutant que la 2ème phase des sondages "révèlera la consistance de cette mosaïque et les détails".
Outre la mosaïque, des pièces de monnaie datant de la même époque ont été également découvertes.

Il a été déjà mis à jour, il y a quelque temps, lors de la 1ère partie du même sondage, des vestiges datant de l'époque ottomane (16ème-19ème siècle).

Il est à rappeler que, toujours à la place des Martyrs, il a été découvert en 1994, dans l'îlot mitoyen à Dar el-Hamra une villa en péristyle avec une belle mosaïque dont la construction remonte à l'époque romaine.

"L'intérêt d'une telle découverte, c'est d'une part, nous avons une idée sur le sous-sol de la place des Martyrs, qui est un secteur sauvegardé, classé patrimoine mondial et, d'autre part, ceci permettra au projet du métro d'Alger de ne pas toucher des documents archéologiques très importants pour l'histoire d'Alger", a ajouté M. Fergui, précisant que les dernières pièces font actuellement l'objet d'une opération de datation.

Selon la même source, la 2ème phase des sondages débutera au cours des premiers mois de l'année 2009.
[ source ]
Par APS
La Tribune, édition du 10 Novembre 2008

dimanche 7 septembre 2008

Alger-Blida : 146 ans de navettes ferroviaires

Alger-blida

Cela fait 146 ans que la première navette ferroviaire d’Algérie transportait les premiers voyageurs par train, coïncidant avec la journée du 7 septembre 1862.


Il s’agit de la ligne Alger-Blida dont les travaux de terrassement commencèrent en 1858, exécutés par une main-d’œuvre militaire et suivant les consignes de l’empereur Napoléon III. Les festivités officielles annonçant l’inauguration solennelle de cette navette se sont déroulées quant à elles trois semaines auparavant. « Le soleil du 15 août 1862 se leva au bruit des salves d’artillerie qui annonçaient les solennités du jour.

L’Algérie, pour célébrer dignement avec toute la France la fête de l’Empereur, ajoutait au programme des réjouissances ordinaires l’inauguration de son premier chemin de fer…cinquante kilomètres de distance, mais c’est le commencement d’un réseau qui va bientôt s’étendre de tous les côtés... », écrivît le célèbre journaliste poète et écrivain français de l’époque, Théophile Gautier, lequel figurait parmi la délégation. D’après des écrits historiques, c’est à 8h40 que la locomotive arriva à Blida avec des roulements de tambour et de vives acclamations de la foule.

Comme quoi, un fait unique et extraordinaire à la fois qui venait de se produire. Ce fait unique des années 1800 serait semblable à la conquête spatiale des années 1960. Plusieurs discours furent lus pour marquer l’événement, dont celui du maréchal Pélissier, gouverneur général d’Algérie à l’époque. Nous avons appris également qu’à l’occasion de cette inauguration, un banquet réunissait de hautes personnalités politiques, des écrivains journalistes, le sous-préfet, le maire de Blida, ainsi que des responsables du chemin de fer au niveau du Bois sacré, jardin d’oliviers qui existe toujours, entourant la sépulture de Sidi Yakoub, un saint musulman, venu du Maroc.

L’inauguration de la ligne ferroviaire Alger – Blida provoqua aussi une grande fête dans la capitale qui avait duré jusqu’à une heure très tardive de la nuit avec des tirs de feux d’artifice sur l’esplanade de Bab El Oued et la décoration des immeubles où d’innombrables jolis lampions avaient transformé en ambiance de jour cette nuit exceptionnelle. Depuis, le transport par chemin de fer n’a pas cessé d’évoluer en jouant un rôle important dans la desserte des ports et des grands centres urbains de la bande côtière, arrivant jusqu’à 4320 km de voie ferrée.

Son évolution a été en rapport notamment avec les activités agricoles, minières et industrielles, et surtout la croissance et le déploiement des populations au niveau des importantes banlieues d’Alger, Annaba et Oran. Ce transport possède un appréciable impact sur la croissance économique, tout en étant le complément essentiel aux autres modes. Moins polluant, plus sûr et plus économique en matière de consommation d’énergie, il ne défigure en outre pas l’environnement et contribue au désenclavement des zones déshéritées.

A titre d’exemple, un train céréalier complet équivaut à 55 semi-remorques, ce qui permet d’éviter la circulation routière et ses nombreux aléas : dommages corporels et matériels… Durant les années 1990, ce secteur a connu des périodes de « laisser-aller », en étant surtout victime des sabotages terroristes. Actuellement, une politique de redynamisation est mise sur « rails » à travers, notamment, l’électrification et la réalisation de nouvelles lignes, ainsi que l’acquisition d’un matériel et d’équipements modernes. Pourvu que le train arrive à l’heure…

[ source ]
Par Mohamed Benzerga
El Watan, édition du 07 Septembre 2008

lundi 28 juillet 2008

Le palais de la princesse Khadidja

Dar Khedaoudj El Amia, miroir enchanteur d’une belle époque

Dar KhedoudjaLe palais de la princesse Khadidja, « Dar el Bakri » ou encore «Palais de Khedaoudj el Amia», autant de noms donnés à ce monument historique planté au cœur de la médina d’Alger, est un incontournable lieu de souvenirs et de méditation qui s’ajoute aux nombreux sites que compte le patrimoine culturel matériel de l’Algérie.
Niché dans une venelle de la basse Casbah, ce palais qui abrite le Musée national des arts et traditions populaires refuse d’abdiquer et livre un combat têtu à son pire ennemi, le temps. Il se dresse dans toute sa splendeur pour rappeler une époque révolue mais ô combien dense et intense. Un rappel lancinant pour les générations qui se succèdent.

La belle princesse et le miroir La légende raconte que la princesse Khadidja ou Khedaoudj El Amia (l’aveugle) était d’une rare beauté. Elle passait le plus clair de son temps devant sa glace, se contemplant et admirant son charme que l’on disait hors du commun. Elle changeait de tenue et de coiffure plusieurs fois par jour, corrigeant une imperfection ou redressant une mèche rebelle qui ferait offense à cette apparence qu’elle voulait unique.
Le maquillage était, de toute évidence, trié et savamment choisi pour rehausser encore plus ses traits. Son narcissisme allait grandissant tant elle se trouvait belle au-delà de ce que l’on peut décrire. Son souci du détail, qui la maintenait rivée à son miroir, lui fit perdre la vue, dit-on.
Une autre version impute la cécité de la princesse au khôl (tracé des yeux) qu’elle utilisait pour souligner ses yeux. L’excès de ce fard aurait été la cause de ce drame, selon certains.
Edifiée en 1570 sur le site appelé Souk el Djemaa dans la basse Casbah, sur les ruines de la zaouïa et du mausolée de sidi Ahmed Ben Ali par un officier de la marine ottomane, en l’occurrence Rais Yahia, la maison n’avait pas l’allure d’un palais mais simplement d’une grande demeure. Elle avait été acquise par Khaznadji Hassan Pacha, trésorier du roi ottoman sous l’ère du dey Mohamed Ben Othmane qui y a introduit des modifications et des extensions, lui conférant l’aspect d’un palais qu’il a offert à sa fille Khadidja El Amia.

Et Napoléon usurpa la demeure
Après l’invasion de l’Algérie par les Français, en 1830, les propriétaires des lieux ont été délogés, moyennant une somme modique, et le palais est devenu le siège de la première mairie française d’Alger. Mais devant la magnificence des lieux, l’empereur Napoléon III et sa femme Eugénie ont décidé d’y élire domicile à partir de 1860. Chaque fois que l’empereur venait à Alger, il se rendait directement à ce palais.
Le palais conserve jusqu’à nos jours son cachet architectural authentique.
Un portail imposant de bois sculpté s’ouvre sur l’entrée principale qui mène à un long vestibule appelé «skifa» adossé à des colonnes en marbre torsadées. Quatre arcades sont alignées sur le côté gauche séparées par trois colonnes torsadées. Deux arcades longent le côté droit du mur de la skifa (vestibule) orné de faïences aux couleurs gaies appelées «zelaidj».
A l’étage se trouvent les chambres aux murs richement décorés, laissant transparaître l’art mauresque dans ses formes les plus raffinées et qui renseigne sur le niveau artistique et le faste qui a caractérisé l’époque ottomane.
Un connaisseur s’apercevrait vite des modifications purement européennes introduites sur les pièces du haut, et ce, à partir de 1860, date de la prise du palais par Napoléon III et son épouse Eugénie.
Pour accéder aux étages supérieurs, le visiteur doit emprunter un escalier lui aussi surmonté d’une coupole. Au dernier étage, se trouve le menzah (terrasse) qui donne sur la façade maritime, ce qui permettait aux occupants des lieux de respirer l’air revigorant de la mer, et aux femmes d’échapper à l’enfermement que proposent les pièces du palais.
Comme dans toute maison, le palais renferme les cuisines où se trouve un puits pour les travaux quotidiens, les bains et les salles d’eau.
Transformé en 1947 en un service de conservation de l’artisanat, le palais est devenu en 1961 Musée des arts traditionnels et un salon permanent pour les ateliers d’artisanat et des métiers anciens. En 1987, il devient le siège du Musée national des arts et traditions populaires.

L’édifice refuse d’abdiquer
Les chercheurs dans le domaine du patrimoine, les sociologues, les architectes et les fonctionnaires du musée se sont attelés à récupérer les pièces de musée, soit en les rachetant, soit grâce à des dons de pièces effectués par des citoyens ou des institutions.
Des pièces anciennes très précieuses, des meubles, des travaux de tissage, de dinanderie, de cuir et de bois représentant les différentes régions du pays sont exposés dans cette somptueuse demeure.
On y trouve des produits d’artisanat targuis et kabyles, des meubles algérois, des bijoux de Tlemcen, des tapis d’Adrar, des tissus d’ameublement tissés en fils de soie du M’zab et des pièces des Aurès.
La pièce centrale du musée est dédiée aux miroirs d’époque savamment travaillés et finement ornés, notamment celui qui aurait causé la cécité de la princesse.
Entre la légende et la réalité qui ont entouré ce site majestueux, la maison «El Bakri», comme il plaît aux Algérois de l’appeler, est là et bien là, remplissant sa mission historique, celle de rester avant tout ce lien d’authenticité qui unit les générations. Plus de détail ...pour plus de détail voir algerieautrefois.com en cliquant sur le texte



[ source ]
Par Algérie presse service
Photo : S. Zoheir
La Tribune - Edition du 28 Juillet 2008

dimanche 27 juillet 2008

La Casbah d’Alger : Un trésor caché

Entre palais ottomans, anciennes synagogues reconverties en mosquées, cette Casbah, qui est la plus grande du Maghreb, est une véritable mosaïque de couleurs et de diversités culturelles. Classée patrimoine mondial de l’Unesco, elle recèle de véritables bijoux pour les regards les plus curieux.

« Sésame ouvres-toi », laissons-nous nous perdre dans des ruelles gorgées de mystères… De la place des Martyrs, au pied de La Casbah, il est facile de se rendre compte de l’immensité de cette ancienne cité mauresque (60 ha). Le premier monument que l’on aperçoit est la mosquée de Ketchaoua construite en 1794. Elle fut transformée en cathédrale pendant la période coloniale, puis reprise par le culte musulman à l’indépendance. Monument matériel et historique, entre les pans de ses murs se cache l’histoire des frères Barberousse (fondateurs de la Régence d’Alger) et des deys ottomans qui ont laissé derrière eux bon nombre de palais.

Pittoresque patio
Une fois rentré dans les ruelles alentours, le reste de la ville se referme derrière le visiteur pour mieux l’accueillir dans les entrailles tortueuses et mystérieuses de La Casbah. Perchées en hauteur, les constructions sont des chefs-d’œuvre d’ingéniosité, puisque la plupart se situent sur des pentes raides et trouvent leur équilibre en se soutenant mutuellement, et quand l’une s’écroule, il arrive souvent qu’elle entraîne sa voisine dans son implacable chute. Un peu plus loin, un premier palais s’offre au flâneur. Rien n’indique qu’à l’intérieur de ses murs, aujourd’hui souffreteux, existe une douéra riche en faïence d’Elfe, marbre d’Italie et fontaines. Construites autour d’une cour intérieure, les salles arborent un décor infiniment détaillé, il suffit de lever la tête pour voir des arabesques sculptées à même le plafond ou encore des poutres ancrées depuis cinq siècles. Passé le premier étage, on accède à la terrasse avec une vue imprenable sur la baie d’Alger et sur les minarets des mosquées dressés tels des phares sur les toits de la ville. Au sortir du palais, l’esprit encore imprégné de l’élégance mauresque, il est possible de croiser sur son chemin une vieille dame portant encore l’habit traditionnel algérois. Dissimulée derrière un très grand voile immaculé la recouvrant de la tête aux pieds, le visage caché derrière le foulard, elle affiche un regard perçant. Encore quelques pas et l’on peut rencontrer un autre personnage, M. Tchoubane, le dernier véritable artisan de la vieille ville, encore au travail à 94 ans.

Le temps semble s’être arrêté dans cet atelier où il façonne le bois depuis plus de soixante-dix ans. Il est attaché à ses habitudes comme des repères dans une Casbah qui a connu beaucoup de changements irréversibles en si peu de temps. La modernité venue, à grands pas, n’a pas été un atout comme dans d’autres lieux ancestraux et touristiques, mais un élément de défiguration. Menacée d’être déclassée patrimoine mondial de l’Unesco, en raison des nombreux fonds destinés à la restauration qui n’ont, toujours pas eu effet sur le délabrement, La Casbah est en danger de mort. Sur les 8000 habitations répertoriées en 1830, il n’en reste aujourd’hui plus que 600. Il est presque ulcérant pour les anciennes familles habitant les lieux depuis des générations de voir autant de richesses disparaître faute de ne pas avoir réagi à temps, l’un des vestiges d’autant plus essentiel et leur sens de la culture indéniable qu’ils partageront volontiers avec l’étranger respectueux. « Les anciens nous donnaient l’impression d’avoir fait le tour du monde sans jamais avoir quitté La Casbah » , explique Kechkoul Roudouan, qui vit toujours dans la ruelle qui l’ a vue naître. Malgré ces innombrables pertes, une première visite dans La Casbah d’Alger restera sans doute dans la mémoire du visiteur, tant elle le fait voyager à travers les âges et les rouages de l’histoire qui ne cessent de la hanter.
[ source ]
Par D. R. Laoufi
El Watan, édition du 27 Juillet 2008

vendredi 18 juillet 2008

La Citadelle d'Alger

La citadelle d’Alger a été construite il y a près DE 500 ans sur les hauteurs de la Casbah


Plongée dans les arcanes et l’histoire de Dar Essoltane

citadelle d'AlgerAlger abrite encore des vestiges de renommée mondiale et des monuments historiques de grande valeur, certes en état de dégradation avancé mais qui n’en demeurent pas moins les témoins irremplaçables des différentes civilisations qui se sont succédé sur cette terre.
Une recherche historique approfondie sur ces constructions, qui forcent encore aujourd’hui l’admiration et le respect, s’avère appropriée pour en pénétrer les secrets et accéder aux clés du mystère qui habite ces lieux de rêve et de magie.
Peut-on alors parler des vestiges et des palais luxueux qui peuplent la capitale sans citer la citadelle d’Alger que l’on nomme aussi Dar Essoltane ou encore Palais du dey ? Cette œuvre d’art, dont la construction a commencé il y a presque 500 ans sur les hauteurs de la vieille médina (Casbah), surplombe la baie d’Alger, offrant à la vue l’un des plus beaux panoramas du monde. Située à 118 mètres au-dessus du niveau de la mer, la citadelle, dernière demeure des deys d’Alger, reste debout comme pour défier les aléas du temps et l’érosion qui la gangrène.

Le palais entre rêve et réalité
Le visiteur de ce lieu de majesté est agréablement surpris par ses pavillons richement décorés, ses couloirs sculptés, ses salles parées de luxe et ses piliers couverts d’ornements. En déambulant dans cet espace, traversant les siècles, vous voilà plongés dans l’ère ottomane risquant presque à chaque instant de rencontrer le dey Hussein ou le dey Khodja Pacha qui ont gouverné Alger avant 1930.
Une sensation agréable vous envahit en pénétrant dans l’aile réservée au dey, sentant presque sa présence assis avec majesté sur son trône. La stature haute, le dey se tiendrait là avec son allure de chef expérimenté et de militaire aguerri. Son imposante personnalité a également fait de lui un monarque hospitalier et généreux, un homme de foi et d’une grande noblesse d’âme.

Vie de palais, vie de faste et de luxe. L’aile réservée aux femmes réveille des images d’élégance et de raffinement. Les personnages des contes des Mille et Une Nuits semblent encore se mouvoir dans ces espaces, ombres furtives et fantomatiques qui ont, des siècles durant, occupé ces salles et d’autres chambres aux rideaux de soie et aux lourdes tentures de velours. L’imagination du visiteur le portera aussi vers ces femmes de toute beauté parées de bijoux sertis d’émeraudes, de perles et de diamants d’où fusent des parfums, essences d’ambre, de musc, de chrysanthème et de narcisse.
On peut aisément imaginer les longues soirées d’été juste interrompues par une brise légère venue de la mer toute proche. Nonobstant le bruit des travaux en cours et l’état de décrépitude des lieux, on peut presque, en empruntant les longs couloirs, sentir les parfums de fleurs qui embaumaient l’espace et l’odeur envoûtante de l’encens.
Habillées de kaftan, de saroual, de bedroun de satin et de soie de Chine, les femmes sont là, regroupées autour de tables basses d’ébène du Soudan incrustées de nacre, sirotant le thé et goûtant les mets les plus délicieux et les confiseries les plus fines faites d’amande, de pistache, de noisette et de miel pur.
Les servantes assises dans un des coins de la pièce, éventail à la main, attendent les ordres de leurs maîtresses pour que leur parvienne un peu de fraîcheur en ces chaleurs étouffantes. Des suivantes jouent des airs musicaux légers et reposants à l’image de ces après-midi qui semblent se prolonger indéfiniment. De temps à autre, des chants fusent, authentiques et agréables mélodies témoins d’une grande sensibilité et d’une culture riche et séculaire.

Cinq siècles et un parcours tout en mouvement
Construite au début du XVIe siècle, plus exactement en 1516, sous l’égide de Baba Aroudj, la citadelle a été achevée véritablement en 1591.
Au tout début, ce haut lieu était destiné à des activités purement militaires abritant des unités de l’armée des janissaires en remplacement de l’ancienne forteresse située près de la mosquée de Sidi Ramdhane à la Casbah.

La situation durera ainsi pendant un siècle, jusqu’en 1817, date à laquelle le dey Ali Khodja a décidé de quitter le palais «Djenina» (basse Casbah) qui abritait le siège du gouvernement d’Alger de l’époque, pour s’installer dans la haute Casbah et plus précisément dans cette citadelle où il mourut peu après.
Le bruit des sabots est encore perceptible sur ce sol désormais déserté gardant en mémoire pourtant les longues processions de cavaliers se pavanant sur des pur-sang racés piaffant d’impatience. Officiers et soldats janissaires se sont relayés en ces lieux nostalgiques faisant la gloire de leur cité, menant des batailles et portant haut une armée des plus redoutables en ce temps-là.

Son successeur, le dey Hussein Pacha, a apporté les transformations nécessaires à cette caserne de janissaires pour l’adapter aux besoins du dernier souverain d’Alger et de sa suite.
L’édifice, devenu siège du pouvoir, s’étend sur une surface de 1,5 ha et abrite l’aile réservée au dey qui entoure une immense cour de marbre blanc et où s’est produit le fameux incident du «coup d’éventail» à l’encontre du consul français en 1827, prétexte à l’invasion de l’Algérie en 1830. L’aile réservée aux femmes, ou gynécée, les salles de réunion ou diwan, la mosquée privée du dey et de sa suite, le jardin d’été, la poudrière et les cinq batteries réparties sur les différentes ailes du palais en sont les principales composantes.
Une autre aile a été érigée à l’intérieur de la citadelle et réservée aux beys d’Oran, de Constantine et de Médéa (ex-Titteri) pour leur séjour à Alger ou pour leur réunion avec le dey. Le monument renferme, d’autre part, la mosquée des janissaires et une poudrière pour la fabrication du salpêtre, unique spécimen architectural en Algérie et dans le Maghreb.
Dar Essoltane, comme il plaît aux Algérois de l’appeler, était par ailleurs dotée à l’époque ottomane d’un système exceptionnel d’irrigation et de distribution d’eau. Cet édifice était la résidence permanente du dey Hussein Pacha -dernier dey d’Alger- durant 12 années avant l’expédition française de 1830.
Durant les premières années de l’occupation française, ce lieu a été transformé en caserne de l’armée coloniale pour devenir ensuite un hôpital militaire. Le général De Bourmont en a fait, un peu plus tard, sa résidence.
Jugeant le style architectural du palais inadéquat avec la façon de vivre occidentale, il y apporta des transformations importantes.
La forteresse fut scindée en deux par une route, et le quartier qui jouxtait la Casbah où se trouvait la maison de l’agha ainsi que beït el Mel (ministère des Finances) fut complètement détruit afin d’isoler la forteresse.

L’aile du khodja, qui était premier responsable de la garde privée de Dar El Malik, a subi une destruction en règle tandis que les décorations et autres ornements des piliers ont disparu et des fenêtres ont été placées dans le pavillon réservé aux femmes sans rapport avec l’architecture originelle.
La mosquée des janissaires au sud de l’aile du khodja a, elle aussi, connu, durant la période coloniale, des transformations radicales, ce qui l’a complètement dénaturée.
Le palais du dey a été classé monument historique en 1887 tandis que la mosquée et la poudrière voisines furent aménagées, en 1930, en musée colonial militaire qui fut pillé par les Français à l’indépendance de l’Algérie en 1962.

L’urgence d’une résurrection annoncée
Désertée de ses occupants au lendemain de l’indépendance, la citadelle, abandonnée, a connu un état de délabrement avancé. Plus préoccupant encore, elle a été squattée par quelque 200 familles sinistrées qui en ont été délogées en 1978 lorsque la restauration de ce monument a été envisagée.
En 1992 pourtant, l’APC de la Casbah a décidé de transformer ce lieu en habitations, ce qui avait provoqué l’opposition vigoureuse -et finalement salutaire- de l’Agence nationale d’archéologie et de protection des sites et monuments historiques. Par bonheur, des travaux d’importance sont actuellement en cours pour sauver ce monument historique, partie intégrante du patrimoine national, et lui permettre de retrouver son lustre perdu tout en veillant jalousement à la préservation de son aspect architectural d’origine.
[ source ]
Par Algérie presse service
La Tribune - Edition du 17 Juillet 2008

vendredi 13 juin 2008

La Casbah : Opération de restauration délicate

Après la chute d’une partie de la balustrade et de la corniche au niveau des combles de la Chambre de commerce (ex-Palais consulaire), les deux minarets de la mosquée Ketchaoua et le clocher du minaret de Djamaâ Jdid sont ébranlés, d’où risque d’éboulement.

La direction de la culture de la wilaya a engagé un bureau d’études pour prendre en charge les deux opérations délicates, qui mobiliseront une enveloppe de quelque 25 millions de dinars, selon le chef de projet Cneru du secteur de sauvegarde de La Casbah, Abdelouahab Zekagh. La première opération, qui concerne la Chambre de commerce, consiste « à effectuer un cerclage métallique d’urgence de l’extérieur vers l’intérieur de la balustrade ; quant aux travaux de restauration des ouvrages des édifices culturels sus-cités, l’intervention est un peu spéciale, voire à la limite du chirurgical », précise M. Zekagh. Par ailleurs, il y a lieu de signaler qu’en aval de l’ex-boulevard de la Victoire (Haute Casbah), des vestiges témoignent d’un ouvrage de l’époque. Il s’agit d’un topanet (batterie) qui vient de faire l’objet d’une réhabilitation gauche. Ni le BET ni l’entrepreneur chargé de l’opération n’ont jugé utile de restituer les merlons (partie pleine d’un parapet entre deux créneaux) de l’ouvrage et ce, en respectant le caractère authentique des éléments architectoniques. Pour rappel, la mosquée Ketchaoua fut bâtie au XVIIe siècle (selon certaines sources historiques) par le dey Baba Hassan. La bâtisse fut transformée en 1832 en lieu de culte catholique et baptisée cathédrale Saint Philippe, avant d’être récupérée à l’Indépendance. Edifice surprenant par le mélange des styles romano-byzantin et turco-arabe, la mosquée Ketchaoua fut le centre d’un quartier animé entre la citadelle et la rade d’Alger. Quant à la mosquée dite Djamaâ Jdid, de rite hanafite, elle a été construite en 1660.
[ source ]
Par M. Tchoubane


El Watan, Edition du 13 Juin 2008

dimanche 8 juin 2008

Tipasa, espace rêvé pour
un tourisme culturel


Entre mer, montagne, soleil et trésors archéologiques


Tipasa, espace rêvé pour un tourisme culturel, attend son heure


Lieu de confluence entre histoire et nature, Tipasa n’en finit pas de faire rêver. Ses nombreux trésors archéologiques parsemés dans ses paysages naturels exceptionnels continuent de faire majestueusement vaciller entre le bleu salvateur de la mer et la chaleur caressante du soleil…
«Au printemps, Tipasa est habillée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros brouillons dans les amas de pierre…» C’est ainsi que Camus percevait Tipasa dans l’Algérie colonisée des années 1930. A peine du fond du paysage pouvait-il voir «la masse noire du Chenoua prendre racine» que ses grandes idées sur le monde, la solitude et l’absurde destin de l’homme s’ébranlaient pour donner vie à de grandes œuvres qui n’ont pas manqué de marquer la littérature universelle.

Aujourd’hui, il ne reste pas grand-chose des plantes grasses et violettes, jaunes, rouges et roses qu’il décrivait avec verve dans l’un de ses célèbres recueils, Noces. Et si les couleurs n’ont pas survécu à l’épreuve du temps, les odeurs de romarin en fleurs et le chant des insectes continuent tout de même à saisir les visiteurs qui s’y baladent. Tipasa n’a pas gardé tous les charmes qu’elle recelait par le passé -à en croire les descriptions de Camus- elle n’en demeure pas moins le site archéologique le plus visité du pays. Elle a accaparé à elle seule 53,12% du nombre total des visites de sites nationaux. Un succès que se partagent les 4 principaux espaces du site : le musée, le parc plus connu sous le nom de «Ruines romaines», le mausolée royale de Maurétanie communément appelé «Tombeau de la chrétienne» et, enfin, la «Sainte Salsa». Et ces quatre lieux de culture ont su captiver l’intérêt de 220 615 visiteurs tout au long de l’année 2007 et plus de 35 000 visiteurs durant le premier trimestre de l’année 2008. Et la question qui se pose d’emblée est de savoir si cet intérêt relève de la curiosité culturelle et d’une soif de découvrir des vestiges archéologiques ou bien d’autre chose. Nous sommes allées sur place pour le vérifier… mais également pour constater de visu le mode de gestion et d’entretien de cet espace rêvé pour le tourisme culturel.

Les ruines romaines, havre de paix pour les couples en quête de tranquillité A l’entrée du parc
archéologique, c’est dans l’amphithéâtre dont des pierres et des morceaux de mur subsistent encore que quelques silhouettes discrètement installées attirent les regards. Pas de spectacles dans l’arène ovale mais tout de même quelques spectateurs tempérés qui sont assis tout autour. Des spectateurs qui n’observent rien d’autre qu’eux-mêmes en fait ! Oui. Un couple ou deux parfois même trois viennent s’y installer… certainement pour savourer des instants romantiques volés aux interdits coercitifs de la société. Mais est-ce que ces amoureux clandestins s’intéressent un tant soit peu au patrimoine que recèlent les 45 000 hectares du site ? La réponse ne devrait étonner personne : bien sûr que non. Farid et Yasmina en témoignent : «Nous sommes des habitués, on aime bien cet endroit !» et c’est tout souriants qu’ils confieront ne pas savoir grand-chose des ruines. Un des gardiens fort sympathiques rencontré sur les lieux tentera d’expliquer l’attrait du site. Selon lui, ces jeunes amoureux aiment cet endroit isolé car il permet aux jeunes filles de passer du temps avec leurs prétendants sans être compromises. Un gardien qui s’est aussi révélé être un guide des plus agréables. Car, faut-il le préciser, les deux seules guides disponibles sur le site sont très difficilement accessibles.
Sur les allées traversées pour accéder au quartier des villas des traites dont le sol était pavé de belles mosaïques au IIe siècle après J.-C., il montrera les belles traces qui subsistent. Il parlera du théâtre qui se trouve à quelques mètres puis nous fera traverser des chemins ornés d’amphores et de sarcophages pour enfin arriver à la stèle érigée à la mémoire d’Albert Camus, offrant une vue imprenable sur l’écume des vagues qui déferlent et se brisent sur les rochers… et, comme pour rendre l’endroit plus exaltant, il ne reste aux visiteurs qu’à lire l’inscription sur la stèle signée d’Albert Camus : «Je comprends ici ce qu’on appelle gloire, le droit d’aimer sans mesure.»
Un petit coin qui a de quoi faire rêver bien des «Farid et Yasmina». Et la question posée plus haut trouvera rapidement sa réponse : Les visiteurs sont plus attirés par la beauté du site, le paysage idyllique, la mer, la montagne proche et le soleil propices au romantisme. Un cadre qui attire autant les jeunes rêveurs que plusieurs familles en quête de quiétude et de repos. Le patrimoine, la culture et les vestiges archéologiques sont incontestablement secondaires.

Des efforts à faire pour la promotion de la culture et du site en lui-même
Le musée de Tipasa se trouve à quelques mètres de la sortie du parc. Et pour découvrir la collection des pièces antiques qu’il renferme, nous y entrons en simples citoyens pleins d’enthousiasme mais l’accueil qui nous y a été réservé n’était pas des plus chaleureux. Nous avons eu droit à l’ébauche d’une visite guidée dans la grande et unique salle du musée mais qui a été malheureusement très vite interrompue. Il fallait que ce guide s’occupe d’une délégation de touristes étrangers ! Et quelle déception nous avons alors éprouvée en tant que simples Algérois que nous étions durant cette visite. Après avoir parcouru 70 km pour découvrir un bout de notre histoire, nous nous retrouvions délaissées et même carrément ignorées alors qu’à quelques mètres de nous, des touristes étrangers se trouvaient valorisés et même chouchoutés. Sans guides, sans documentations accessibles pour nous aider à bien découvrir le site, il ne nous restait qu’à retrouver notre gentil
gardien pour nous orienter…

Tipasa, site prioritaire de la stratégie globale de gestion et d’entretien
C’est donc ce gardien, dans un arabe bien algérois émaillé de petites expressions françaises, qui nous fera oublier notre déception et nous accompagnera dans notre découverte des lieux en nous faisant part de remarques et d’informations des plus intéressantes. Tout en parcourant le site, des questions sur la gestion et l’entretien se poseront d’elles-mêmes. Des questions auxquelles le gardien répondra spontanément et de bon cœur. «Les choses ont changé depuis deux ans. Ce n’est plus l’Agence nationale d’archéologie qui gère le site mais l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels [ONGEBC]», nous dira-t-il entre autres choses. Et pour en savoir un peu plus sur le mode de gestion et d’exploitation de ce joyau archéologique et naturel, rien de mieux que de se diriger vers l’ONGEBC, quittant momentanément les paysages mirifiques. Direction, donc, le siège de cet office dans la basse Casbah où le directeur général, Mohamed Dahmani, nous accueillera avec soin.
Bien des changements ont été opérés, selon ses déclarations. Entretenir une étendue de 45 000 hectares, et qui plus est représente le site le plus fréquenté du pays n’est pas chose facile quand les équipes d’entretien sont réduites. Mais à ce sujet, Mohamed Dahmani dira que des efforts incontestables ont été faits depuis l’installation de l’ONGEBC en janvier 2007. Il ne sera pas possible de connaître le coût global de l’entretien du site mais on apprendra par contre que les équipes de gardiennage ont doublé. Alors que les gardiens étaient 21 à assurer la sécurisation du site en 2006, ils sont actuellement 44 à s’y affairer. Et ils ne sont plus concernés par le nettoyage des lieux. Celui-ci est fait désormais par une équipe de 10 personnes qui effectue des rotations quotidiennes sur les sites de Tipasa et Cherchell. Retour sur le site pour établir un constat sur la question. A première vue, l’endroit est relativement propre mais il suffit de bien observer des recoins cachés et profonds pour y trouver une bouteille d’eau jetée ou quelques détritus par-ci par-là. Cependant, Mohamed Dahmani dira que l’ONGEBC est en phase d’installation et d’organisation, ce qui implique que bien des efforts restent à faire et sont d’ailleurs en cours. Il précisera également qu’en matière d’amélioration de l’entretien des sites archéologiques nationaux, Tipasa est une zone pilote et prioritaire. L’espoir est donc permis…

Vue sur le mausolée royal de Maurétanie, appelé à tort «Tombeau de la chrétienne»
Direction maintenant vers l’entrée de Tipasa.
A 261 mètres au-dessus de la mer, au sommet d’une colline couverte d’arbres se dresse le mausolée royal de Maurétanie appelé à tort « Tombeau de la chrétienne». Un monument qui date de l’époque numide et qui, par les mythes et mystères qu’il entretient mais surtout par ses atouts «géographiques» attire beaucoup de visiteurs. 12 406 personnes durant les trois premiers mois de l’année 2008, selon les chiffres de l’ONGEBC sont venues y savourer des moments de détente. Quelle ambiance y règne ? En cette fin d’après-midi d’une journée de semaine où le soleil réchauffe sans trop brûler, on y trouve pas grand monde, mais néanmoins un groupe de touristes français et deux incontournables couples ! Inutile de demander à ces jeunes amoureux ce qu’ils sont venus découvrir dans cet endroit puisqu’on le sait déjà. Direction, en revanche, vers les touristes français assis sur un bloc de pierre au pied du colossal mausolée. Leur visage illuminé par notre présence, ils ne nous laisseront pas le temps de poser la moindre question. Désorientés, ils mettront tous leurs espoirs en nous pour comprendre les origines de ce site. Eh oui ! l’absence de guides et de documentations pour s’instruire se fait encore douloureusement ressentir mais, cette fois, les étrangers à qui on déploie de coutume le tapis rouge se retrouvent dans le même bain que nous ! Il faudra attendre que notre collègue aille se procurer un guide que le restaurateur d’en face a bien voulu lui prêter pour en savoir un peu plus sur ce tombeau. Il s’agit en fait d’un mausolée qui a «certainement appartenu à une famille royale numide ou maure qui s’est richement fait enterrer dans ce cadre rompant avec la tradition». Il ne s’agit donc pas du tombeau d’une chrétienne…

Tipasa, l’espace rêvé pour développer le tourisme culturel
Quoi de mieux que d’exploiter les richesses culturelles et patrimoniales pour relancer la «Destination Algérie». Tipasa a cet atout exceptionnel de rassembler la mer, la montagne, le soleil et des vestiges romains des plus impressionnants. Organiser des manifestations culturelles à l’intérieur même du site. Le refleurir. Retracer ses allées. Mettre à la disposition des visiteurs de la documentation, des «flyers», des dépliants et puis, surtout, des guides bien formés et attrayants qui donnent envie à tous es visiteurs d’en savoir un peu plus sur notre culture. Organiser des sorties éducatives, des promenades pittoresques ou encore des événements à thème. Initier une véritable campagne promotionnelle sur ce lieu. Il s’agit là d’autant de moyens qui pourront permettre à Tipas d’accomplir sa vocation touristique. C’est le rêve qu’on s’est plu à faire avec Mohamed Dahmani lors de l’entretien qui s’est tenu au siège de l’ONGEBC après les visites sur le site. Et il en ressort que quelques petites initiatives qui se concrétiseront, selon le DG de l’ONGEBC, avant 2009 sont déjà lancées.
À savoir la disponibilité de dépliants à l’entrée du parc archéologique et l’établissement d’un point de restauration à l’intérieur même des ruines pour procurer plus de confort aux visiteurs. Pour le reste, il faudra attendre et, là encore, l’espoir est permis… Albert Camus a aimé Tipasa au point de ne jamais y passer plus d’une journée d’affilée car, écrivait–il, «il vient toujours un moment où l’on a trop vu un paysage, de même qu’il faut longtemps avant qu’on l’ait assez vu», ce qu’il faut espérer maintenant, c’est que ce site soit valorisé pour que les Algériens, d’abord, puis les étrangers viennent y voir ces paysages sauvages et mystérieux qu’on ne peut en réalité, même s’il faut contredire Camus, jamais avoir assez vus !
[ source ]
Par Fella Bouredji
Photo : S. Zoheir
La Tribune - 18-05-2008

vendredi 16 mai 2008

Fouille archéologique à la place des Martyrs

Fouille archéologique à la place des Martyrs


Une superficie de 1000 m2 a été clôturée au niveau de la place des Martyrs, et ce, en vue du lancement d’une opération de fouille destinée à un sondage archéologique dans le cadre du Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS). L’opération préventive, dont l’étude est menée de concert entre le Cneru, le Centre national de recherches archéologiques et la direction de la culture, est motivée par le souci de préserver les vestiges romains souterrains et ce, en prévision du passage du métro d’Alger à ce niveau. « Nous devons tout faire pour éviter de détruire une page de notre histoire », dira le responsable patrimoine de la direction de la culture de wilaya, Farid Fettouche, soulignant que le coût de l’intervention est estimé à deux millions de dinars. Après la lecture du balayage par télédétection sur l’emprise du terrain, « il sera procédé à un décapage, suivi d’un sondage archéologique sur une profondeur de trois mètres, afin de déterminer les couches stratigraphiques du site », explique l’archéologue qui supervise l’opération, M. Azeddine Fergui. Il est prévu également un balayage similaire de deux autres périmètres au niveau de l’îlot Lallahoum, où des fouilles seront entreprises. Rappelons qu’il y a quelques années, un bassin d’une maison péristyle avec un panneau mosaïcal romain ont été mis au jour dans l’îlot Lallahoum. Après avoir été clôturé et protégé, le site est, depuis plusieurs mois, livré à lui-même et sert de gîte aux SDF.
[ source ]
El watan - Edition du 14 Mai 2008

Mois du Patrimoine-Rencontres et expositions

Mois du Patrimoine-Rencontres et expositions : Le futur du passé


Nombreuses manifestations durant la semaine écoulée, à travers l’ensemble du pays. A l’occasion du mois du patrimoine qui se tient depuis le 18 avril dernier, plusieurs rencontres sont organisées dans les quatre coins du pays, autour de différents thèmes.


A Aïn Témouchent, une journée d’étude a réunie historiens et archéologues pour débattre du passé de la ville. De la période ottomane, en remontant jusqu’à 150 000 ans avant notre ère, les conférenciers se pencheront entre autres sur les ruines de Siga et l’homme de Rio Salado. A El Oued, un séminaire national de trois jours a été consacré au patrimoine culturel « Préservation des sites et secteurs protégés ». Des communications portaient sur le plan de protection et réhabilitation de différents sites archéologiques de Tipaza. Parmi les recommandations finales, les conférenciers ont retenu la création d’antennes de l’Office national de gestion des biens culturels protégés, la réhabilitation des instituts d’archéologie et la mise à la disposition des organismes concernés des moyens réglementaires nécessaires à la préservation des biens. A Tlemcen, une rencontre internationale a été consacrée à « La Médina : tissu urbain à sauvegarder ». Des universitaires algériens et français ainsi que des représentants d’associations du secteur se sont penchés sur le patrimoine historique et la création architecturale. L’occasion d’attirer l’attention et de susciter le débat au sein des acteurs du patrimoine : élus, urbanistes, architectes… L’occasion aussi pour les étudiants du secteur de mieux percevoir l’espace à travers l’homme, son histoire et son milieu urbain. Du côté de Béchar, le patrimoine avait pour « centre de gravité » la femme, avec une manifestation sous le thème de « Les femmes, le patrimoine et les arts ». Organisé à la maison de la culture de la wilaya, cette manifestation compte entre autres une exposition d’artisanat, des métiers et des arts, avec en vedette, les œuvres de l’artiste Chahinez Salhi. Toujours dans l’optique de mettre en relief l’apport de la femme dans la protection et la préservation du patrimoine matériel et immatériel, l’art culinaire traditionnel occupe une large partie de cette manifestation. A Alger, une exposition est consacrée à l’architecture algérienne, au niveau du palais des Raïs. Quatre périodes principales y sont représentées : l’époque ottomane, la période 1830-1930, celle de 1930-1962 et enfin celle de l’indépendance. Planches et photographies donnent à voir les lieux les plus importants de notre histoire architecturale, dont la Citadelle d’Alger, le palais du Dey Hadj Ahmed de Constantine, Dar El Hamra, Dar Hassan Pacha, Dar Khedaoudj El ’Amia, le musée du Bardo, Djamaâ El Djedid et Djamaâ Ketchaoua.
[ source ]
El watan - Edition du 15 Mai 2008

dimanche 13 avril 2008

Villa Abdeltif

Villa Abdeltif au Hamma (Alger)

Découverte d’un système d’irrigation de l’époque ottomane


Construite au XVIIe siècle, la villa Abdeltif, située au Bois des Arcades, disposait de canaux qui irriguaient ses jardins.

Un système d’irrigation de l’époque ottomane a été mis au jour à la villa Abdeltif du Hamma (Alger) par une équipe de restaurateurs. « Aucun ne s’y attendait. C’est en faisant des travaux dans le Riadh, sorte de maison fermée de cette résidence ottomane, que les ouvriers ont découvert le bassin enseveli sous des tonnes de terre et d’où dépassaient deux arbres géants », insiste M. Zekar, architecte restaurateur et chef de projet. Un puits de 40 mètres de profondeur a été découvert. Il alimentait le bassin à partir duquel sont irrigués les jardins en pente situés en contrebas de la résidence, soutient l’architecte en faisant remarquer que l’arboritorium du Hamma regorge d’eau. Pour lui, l’aqueduc du Hamma, achevé en 1611 prend aussi source quelques mètres plus bas alors que la Bibliothèque nationale et le musée des Beaux-Arts font toujours face au problème d’infiltration d’eau. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, et celui des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, ont fait le déplacement dans cette résidence située en contrebas de Riadh El Feth, en souhaitant que l’ouvrage soit classé patrimoine national, d’autant plus qu’il n’en existe aucun de cette dimension au nord du pays. « Les seuls systèmes connus de tous sont les fougaras qui se trouvent au Sud », soutient M. Sellal qui indique que des ingénieurs de l’Institut national de l’irrigation (INRH) prêteront main forte à l’équipe des restaurateurs.

Plus incisive, la ministre relève que le système d’irrigation de ce qui fut la résidence des artistes à l’époque française est d’une « ingéniosité » telle que les Français qui y ont pris pied ont voulu en réaliser un autre mais « ont échoué ». « C’est dire le génie des Algériens de cette époque », affirme Mme Toumi, soulignant qu’il a fallu toute la volonté des restaurateurs pour mettre au jour 70% de l’ouvrage. Construite durant la première moitié du XVIIe siècle, la villa Abdeltif fait partie de ces 120 demeures fahs (extra-muros de la Citadelle), ayant appartenu aux familles de notables de La Casbah, lesquels en ont fait leur résidence d’été. Avec l’arrivée des Français, beaucoup de transformations y ont été entreprises afin d’accueillir les soldats de la Légion et par la suite servir de résidence des artistes. Des travaux de confortement furent entrepris au lendemain du séisme du 21 mai 2003, mais ce n’est qu’en juin 2006 que les travaux de restauration ont commencé réellement dans le domaine de plus de deux hectares.
[ source ]
par Nadir Iddir
El watan - Edition du 13 Avril 2008

lundi 7 avril 2008

Sur les traces de Cervantès à Alger

Beau-livre. Sur les traces de Cervantès à Alger de Waciny Laredj

Un passage universel


L’écrivain Waciny Laredj récidive en consacrant un beau livre intitulé Sur les traces de Cervantès à Alger sur le personnage emblématique de Don Quichotte.


Edité par les éditions Alpha dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe, le livre se décline en deux versions, française et arabe. A la lecture de cet intéressant ouvrage, il en ressort que Waciny Laredj semble avoir mis à profit ses recherches et entreprises lors de la publication De la gardienne des ombres, Don Quichotte à Alger, publié par les éditions Marsa en 1996. Comme à son habitué, Waciny Laredj a fait preuve d’une qualité d’écriture exceptionnelle. Avec une subtilité inégalée, l’auteur revient sur le parcours de Miguel Cervantès à Alger. Alors que ce personnage atypique du roman a donné naissance à une littérature universelle, il est quasiment ignoré dans les établissements scolaires algériens, c’est du moins ce que souligne Waciny Laredj. Ce dernier estime qu’après quatre siècles de sa disparition, Cervantès nous renvoie à notre image et à notre mémoire. « Une grande question qu’on ne peut éviter à chaque fois que le nom de Cervantès est évoqué : que peut-on ajouter aux 3700 titres consacrés à Cervantès, répertoriés dans la Bibliografia de la litteratura hispanica de José Simon Dias ? » écrit l’écrivain. Si plusieurs ouvrages ont été édités sur la vie et l’œuvre de Cervantès, il n’en demeure pas moins qu’il existe des zones d’ombres non élucidées ou mal exploitées. Waciny Laredj est convaincu que les seules renseignements sur Cervantès proviennent d’enquêtes successives menées depuis le XVIIIe siècle par les premiers biographes. Les documents en question plongent les potentiels lecteurs dans le silence et dans des non-dits. « Il manque à cet arsenal documentaire une biographie critique digne de ce nom qui décrive l’écrivain dans le temps, le passé mais aussi le présent, puisque Cervantès continue toujours d’exister parmi nous ». A travers le pronom personnel « je », le narrateur se substitue au personnage principal pour revenir sur le parcours et le passage de Don Quichotte à Alger. En guise d’avertissement, Waciny Laredj, précise que refaire le voyage de Cervantès à Alger n’est guère un luxe ou un énième retour à l’histoire des XVIe et XVIIe siècles, « plus que dans tout cela : revivre cette possibilité de rencontre et de partage même quand les temps sont durs. Juste un rappel, presque désespéré, pour un monde qui s’autodétruit sans s’en rendre compte ».

Waciny Laredj- Sur les traces de Cervantès à Alger Edition Alpha. 204 pages. Mars 2008.
[ source ]
par Nacima Chabani
El watan - Edition du 7 Avril 2008

dimanche 6 avril 2008

L’histoire enfouie du Bardo

PATRIMOINE MATÉRIELBardo
L’histoire enfouie du Bardo
Les travaux d’aménagement d’une aile du Musée national ont mis à jour un bassin et une galerie souterraine qui dateraient de l’époque ottomane.

Des pipes en terre cuite, des fragments de céramique et de meule...ont surgi des entrailles de la terre. L’histoire de la villa du Bardo refait surface. Elle ressemble à cette mémoire qui rejaillit d’outre-tombe.
La visite que nous avons effectuée, ce week-end, au Musée du Bardo était aussi inopportune que l’a été la découverte qui a vu le jour il y a pratiquement un mois de cela. Les ouvriers chargés des travaux d’aménagement de la partie supérieure du musée ont, et de manière tout à fait accidentelle et inattendue, participé à la mise à jour d’un bassin et d’une galerie souterraine qui remonteraient à l’époque ottomane.

Le bassin de forme carrée est composé de deux bacs situés à deux de ses angles. Ils auraient eu pour fonction «d’héberger» des plantes aquatiques. En son beau milieu s’érige une vasque qui pourrait avoir servi de socle à une fontaine. Elle aurait apparemment subi quelques transformations puisqu’elle porte des traces d’une pellicule de ciment. Les modifications subies par le bassin dateraient du début des années 1950, selon des informations recueillies auprès d’un ancien gardien du musée du Bardo, aujourd’hui à la retraite.
Sa profondeur a été considérablement réduite pour atteindre quelques dizaines de centimètres, pour des raisons de sécurité, paraît-il, afin d’éviter tout risque de noyade, en l’occurrence aux enfants. Le bassin, qui a retrouvé ses dimensions d’origine, est doté d’un escalier en pierre, à un autre de ses angles. Il permet de descendre avec une certaine aisance à l’intérieur, sa profondeur est désormais évaluée à une bonne hauteur d’homme.
Il est situé en contrebas de la fontaine qui fait face au «diwan», non loin des appartements anciennement réservés à la «favorite». C’est sur ces mêmes lieux qu’a été pratiquée l’ouverture qui permet de livrer un accès à la galerie souterraine.

A l’intérieur de celle-ci, il a été dénombré deux chambres aménagées qui auraient pu servir pour le stockage de foin pour des chevaux. Le tunnel mènerait en effet aux anciennes écuries de la villa du Bardo, il déboucherait aussi sur la salle actuelle réservée à la préhistoire. Cette résidence d’été, avant d’être transformée en superbe musée, a dû changer de mains et de propriétaires à plusieurs reprises.

Ce somptueux monument algérois à l’architecture typiquement mauresque, a vu le jour selon toute vraisemblance au XVIIIe siècle. Son histoire est, cependant, rendue assez imprécise par le manque d’éléments qui font défaut à sa reconstitution.
Ses ornements et sa conception renseignent, par contre, sur l’extraordinaire raffinement recherché de ceux qui n’ont songé qu’à le choyer. L’hypothèse la plus plausible et la plus répandue attribue l’origine de ce joyau architectural à un noble tunisien exilé. Un certain prince Mustapha Ben Omar cité par Henri Klein dans ses feuillets d’El Djazaïr.

Selon certains spécialistes, le «Bardo» serait une déformation qui provient du nom espagnol «Prado». Il renverrait aux somptueux palais des sultans Hafsides qui remonteraient au XVe siècle et dont on retrouve la trace en banlieue tunisienne.
Au tout début de la colonisation française, en 1832, le «Bardo» devint la propriété du général Exel Mens. Ali Bey, Agha de Biskra à qui il fut cédé juste après, s’en sépara à son tour au profit d’un certain Joret, Français d’origine.

La villa du Bardo serait ce type de résidence que les Algérois aimaient à s’offrir. Ses propriétaires eurent le réflexe qui témoigne d’un goût certain pour l’esthétique. Il atteste d’une culture extraordinairement raffinée. L’ex-puissance coloniale en fit l’acquisition à l’occasion du centenaire de la colonisation de l’Algérie. Elle l’érigea en Musée de préhistoire et d’ethnographie. N’ayant pas son égal sur le continent africain, il retrace l’une des plus belles aventures de l’histoire de l’humanité.
[ source ]
par Mohamed TOUATI
L'Expression - Edition du 6 Avril 2008

lundi 31 mars 2008

Musée à la Casbah : Dar Khdaoudj El Amia

Musée à la Casbah : Affluence de visiteurs
Le Musée des arts et des traditions populaires a connu dernièrement une affluence considérable de visiteurs.

Profitant des vacances scolaires, certains parents ont opté pour faire découvrir la somptueuse résidence connue sous l’appellation Dar Khdaoudj El Amia, qui abrite le musée renfermant des objets d’une valeur inestimable. « En déambulant dans la basse Casbah, l’aspect extérieur offre une vue déconcertante. On se sent comme attiré soudainement par une force étrange qui nous propulse à l’intérieur de Dar Khdaoudj. On est transporté comme dans un rêve pour admirer cette beauté architecturale évoquant les palais des Mille et une Nuits », avoue une visiteuse venue d’une ville de l’intérieur du pays. D’après elle, l’entrée avec ses colonnes torsadés en marbre et embellies par la célèbre feuille d’acanthe, est impressionnante. « Ce que j’ai admiré le plus, c’est l’incomparable « wast eddar » (patio) resplendissant par la lumière du jour. Les pièces du premier et du deuxième niveaux où sont exposés les produits de l’artisanat des différentes régions, les balustrades en bois sculpté, tout m’a émerveillé », a-t-elle encore reconnu. Un autre visiteur enchaîne : « Le costume de l’ Algéroise, le diadème, le collier en or massif qu’elle portait, la soie et la broderie ornant sa tenue et son lit à baldaquin, autant de signes qui attestent qu’elle occupait une position importante durant la période précoloniale. Par déduction, Alger se distinguait par une vie citadine des plus raffinées. »

L. B.

jeudi 27 mars 2008

Découverte de la Côte Ouest d'Alger

TIPASA
Située sur une côte découpée et dominée par des collines et en plus de son cadre naturel féérique, renferme un patrimoine archéologique important.
Parmi les plus beaux sites, on citera Cunugu (Gouraya) et Iol Caesarea (Cherchell), Tipasa et le mausolée royal de Maurétanie, témoins de traces indélébiles du passage des Phéniciens, Romains, Byzantins, Musulmans et Turcs.



GOURAYA
De tous les sites puniques de la côte tipasienne, celui de Gouraya a été le plus fouillé. 3 cimetières antiques explorés ont dévoilé du matériel céramique datant des IIe et IIIe siècles : mais le plus grand attrait de Gouraya est constitué par sa collection d'oeufs et d'autruche décorés de symboles et de motifs géométriques.

IOL CAESAREA (CHERCHELL)
L'actuelle ville de Cherchell est construite en partie sur un site célèbre puisqu'il avait rang de capitale du royaume jusqu'au 1er siècle avant J.C. puis le chef lieu de province durant l'empire romain.
Les fouilles entreprises au début du siècle ça et là et à l'occasion de découvertes fortuites, ont mis à jour : le théâtre, l'amphithéâtre, les thermes de l'ouest, le cirque, le quartier ouest de la ville et ses nécropoles, l'ilôt en phare, de nombreuses maisons ainsi qu'une mosquée très ancienne, transformée en hopital durant la colonisation, existent toujours dans la partie ancienne de la ville.

TIPASA
Les premières traces de l'occupation de Tipasa remontent à la préhistoire.
A la fin du VIe siècle, Tipasa est un comptoir phénicien (d'où son nom d'origine phénicienne qui signifierait lieu de passage).
Les principaux monuments et vestiges de la cité antique se présentent en deux vastes ensembles : la grande nécropole implantée sur la colline dite de Sainte Salsa à l'est de la ville et le parc archéologique, situé à l'ouest.

En traversant ces ruines, le visiteur peut se rendre compte de ce qui était la vie quotidienne dans une cité antique d'Afrique, puisqu'il verra, tout à tour, l'amphithéâtre, le théâtre, les temples, le forum, les habitations dont la fameuse villa des fresques. Sur le promontoire rocheux se dresse le forum, coeur de la cité antique où peuvent être admirées les vertes de la curie et le capitole. Tout près du forum s'étend la basilique judiciaire. Le promotoire religieux, quant à lui, est situé sur la colline de l'ouest. Faisant pendant au capitole, s'élève la basilique chrétienne.

samedi 15 mars 2008

CERVANTES captif en Algérie

Avant d'être l'écrivain que Don Quichote a popularisé dans le monde entier, Miguel Cervantès fut d'abord un soldat de sa Majesté espagnole. Capturé avec son frère Rodriguez, le 26 septembre 1575, par les corsaires algériens commandés par le Raïs Arnaout Mami, il fut gardé en captivité, au service de Dali Mami.Après Moult pérégrinations, son frère Rodriguez fût libéré contre une rançon. En 1577, prévenu de la venue prochaine d'une frégate armée dans le but de le libérer, il s'évada en compagnie de 13 captifs et demeura caché dans une grotte située dans la propriété d'un algérien, le Caïd Hassan, voisine de la plage du Hamma.
Aprés 7 mois de grotte, Cervantès, fut capturé, cette fois-ci, par les soldats du Dey qui avaient eu vent de sa fuite et de l'accostage de la frégate, dont l'équipage et le capitaine furent également conduits au bagne d'Alger.
Aprés de multiples déboires et de longues et interminables tractations, Cervantès fut libéré en 1580.
De retour dans son pays, Miguel Cervantès se mit à écrire entre autre "la vie d'Alger", récit de sa captivité et donna, ensuite le roman de Don Quichote qui va l'immortaliser.
Né en 1547, Cervantès mourut le 23 avril 1616. Un buste en marbre de l'écrivain fût érigé aux abords de la grotte par la colonie espagnole d'Alger . Une rue portait son nom, rue Cervantès actuellement Hadjeres Mohamed.

vendredi 7 mars 2008

Les arts en Algérie vu par Marquet


Saint-Raphaël - Les arts en Algérie : l'orientalisme vu par Marquet

Après un travail de longue haleine, tout est fin prêt pour accueillir, sans aucun doute, la manifestation phare de l'année : « Les arts en Algérie 1900-1950 ».
Exposition Durant près de quatre mois, les oeuvres de Marquet, prêtées par les musées de la France entière retraceront, notamment, son passage sur la commune

Un hommage aux maîtres de la littérature, peinture, musique et sculpture qui ont vécu ou séjourné en Algérie. Une telle manifestation ne pouvait donc se passer des services du Cercle algérianiste, présidé par Jean Marchioni, chargé de développer l'aspect culturel de l'Algérie pendant la présence de la France.

En prologue, le public peut découvrir, dès à présent, une rétrospective de Fromentin, sur panneaux pédagogiques, réalisés par le service communication de la ville, dans le hall du centre culturel.

Une Algérie paisible, heureuse et prospère

Mais à compter du 21 mars, date, jour pour jour, du 8e anniversaire du centre culturel, les oeuvres d'Albert Marquet feront leur entrée.

« Plus qu'une exposition, il s'agira d'un vaste cycle culturel, souligne Jean Marchioni. Nous souhaitons montrer aux jeunes générations que l'Algérie tricolore, de 1900-1950 était paisible, heureuse et prospère. Il faut faire sortir de leur esprit l'idée qu'Algérie = guerre ».

Si Fromentin fut le premier artiste à séjourner à Saint-Raphaël, en 1852, lors de son voyage de noces, et ainsi, à y laisser quelques toiles, Marquet en fit tout autant. En 1905, au Salon des Fauves à Paris, il expose deux de ses toiles représentant la baie d'Agay, faites durant l'été lors d'un séjour.

Exposition, citations littéraires exposées et distribuées aux visiteurs, café littéraire, conférences, pièce de théâtre, concert... se multiplieront donc entre le 21 mars et le 2 août, fin de la manifestation. Au total, pas moins de 80 oeuvres, de Marquet mais aussi des artistes sur lesquels il a eu une influence seront donc exposées.

L'art orientaliste renaîtra aussi à l'occasion d'un concert de l'Orchestre de chambre comme l'a expliqué Jean-Sébastien Hubert. « Nous avons choisi le grand compositeur, pianiste et chef d'orchestre français Camille Saint-Saëns (1835-1921), amoureux de l'Algérie. Il a d'ailleurs passé plus de 50 ans là-bas et y est décédé. Nous avons fait des travaux de recherches importants pour nous adapter. Tout n'était malheureusement pas possible. Mais nous avons choisi des morceaux suffisamment emblématiques, et pour nous artistes, c'est un grand bonheur de les jouer ».

Un cycle de manifestations qui devrait donc attirer les amateurs d'art en général. L'orientalisme sous toutes ses couleurs. A découvrir sous toutes ses formes.
[ source ]
Prisca Thivaud - Var-Matin
frejus-saintraphael.maville - Edition du 7 Mars 2008

mercredi 5 mars 2008

MUSÉE NATIONAL DES BEAUX ARTS (2)

...Les peintres de la cour du Rois Louis XV, créateurs de la première Académie des Beaux-Arts française et ceux qu'on appelle les primitifs flamands Michaux et Grimmer.
- Les meilleurs hollandais Van Goyen, Van Dale, Van Ostade, Ter Brugghen.
- Les baroques italiens S. Ricci, Marieschi.
- Chardin et une de ses plus subtiles et vivantes "Natures Mortes".
- Les portraitistes de la cour du Roi et de la noblesse, Nattier, Largillière, Perronneau ...
- Les peintres du XVIII ème, Liotard et J.B. Hilaire qui cultivèrent le goùt de l'Orient, des chinoiseries et des turqueries.
Les néo-classicisme représenté par David, ses maîtres et ses disciples, Giraudet, Vincent, Prud'ho,, Couture.
- Le pré-romantisme par Giricault, Barye.
- L'orientalisme par Delacroix et son fameux Barbizon par Rousseau, Daudigny, Dupré, Corot.
- Le fondateur de l'impressionnisme, Picasso, Monet, Sisley.
- Les Nabis
- Les Fauves
- Les post-Cubvistes.


La collection de peinture contemporaine réunit, quant à elle, ce que la moitié du 20 ème siècle a produit de nouveau, d'original et de meilleur, Matta, Wilfredo Lam, André Masson, Lurçat, Abidine Dino, Chamout etc ...

La collection de sculpture compte des objets du début de XV ème au XX ème siècle.
"Le Faune dansant" avec grâce et joie de Crapeaux, les allégories de la guerre et la paix de Barye, les oeuvres lyriques de Rodin, l'Archer athlétique de Bourdelle, la plénitude des formes et des mouvements de Maillot, la noblesse simple de Despiaux, et beaucoup d'autres sculpteurs qui méritent le déplacement au musée même.

La collection de céramique et porcelaine donne un aperçu complet des techniques des formes et de l'ornement qui caractérisent l'art du feu, qui a commencé à se développer en Europe aux 17 ème et 18 ème siècle, sous l'influence des échanges avec l'Orient. Les objets de la manufacture de Sèvres et des fabriques les plus retentissantes d'Europe, Moustiers, Rouen, Saxe, etc..., sont exposés à l'intention des visiteurs. on peut dire encore mille et une choses sur ces richesses esthétiques, mais rien ne vaut la visite, l'émotion vécue qui ne manque de vous attacher à jamais à ce beau musée.
source : Mme M.Benabdallah

mercredi 27 février 2008

MUSÉE NATIONAL DES BEAUX ARTS

Oeuvre de Samson - grand peintre contemporain.


Le Musée National des Beaux Arts, la villa Abdelatif, la forêt des Arcades, la grotte Cervantès où dans sa fuite, le génial écrivaint espagnol, alors captif des corsaires barbaresques, se réfugiait et enfin les fantastiques vues aériennes sur la ville et la baie d'Alger, constituent un ensemble naturel et culturel, réputé unique dans son genre en Algérie et dans le monde. Classé depuis le début du siècle, ce site subit paradoxalement les injures du temps et de l'homme. Histoire intime de nous-mêmes, chaque fois qu'on y touche, on a l'impression qu'on tue un peu de notre humanité et réunit ce que le talent, le génie humain, son imagination et son goût ont créé de meilleur.

Foyer d'art, de connaissance et de recherche, non seulement pourt l'Algérie mais pour l'Afrique, le monde arabe, l'Europe, il est également un chaînon important dans le réseau mondial des musées, et depuis maintenant 25 ans, c'est la collection, de peinture algérienne contemporaine qui se développe et devient de plus en plus importante. Les Oeuvres d'artistes de toutes les générations illustrent son évolution générale ainsi que ses meilleures périodes. La superbe collection de miniatures dont les premiers maîtres restent inégalés, rayonne avec les noms de Mohamed Racim, Mohamed Temmam, Mahieddine Boutaleb, Mohamed Hamimoumna, Mohamed Ranem, Tahar Mokdani ...

Parmi les pièces maitresses véritables documents iconographiques et artistiques de l'histoire de l'Algérie, de ses moeurs, nous pouvons admirer le portrait en pied de "Kheireddine Barberousse", "la bataille navale" qui évoque les guerres dans le bassin méditerranéen pour le trafic commercial maritime, les "nuits de Ramandhan", nuits d'antan, d'ambiance de fête populaire quotidienne, où la rue se métamorphose en véritable scène de la vie, du bien être et de la fraternité.

La collection d'art occidental renferme les joyaux de l'histoire de l'art du XIVe au XXe siècle.
- Barnaba de Modena : "Le baptême du Crist "Prévitali : "Le Gondottiere", Girolamo Romanimo, "Sainte Hélène découvrant la vraie croix", l'Ecole de François Giouet, de Corneille de Lyon, de Caravage.
- Les sculptures polychromes du 15e siècle. Les peintres de la cour du Roix Louis XV, créateurs de la première Académie des Beaux-Arts français et ceux qu'on appelle les primitifs flamands et Grimmer... à suivre
source : Mme M.Benabdallah

lundi 25 février 2008

La sauvegarde de La Casbah d’Alger

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La sauvegarde de La Casbah d’Alger


Entre mythe et réalité


La journée du 23 février a été dédiée par les pouvoirs publics à La Casbah d’Alger. Cette déclaration, au-delà de son aspect formel et festif de « Journée nationale de La Casbah d’Alger », devrait permettre à tout Algérien d’inscrire dans son subconscient toute l’importance que revêt cette citadelle dans la mémoire collective de la nation.


Cette inscription représente aussi une manière forte d’interpeller les consciences sur la nécessité de sa préservation et de sa valorisation non seulement historique mais aussi son prestigieux contenu urbain, sa richesse architecturale et son art de vivre particulier. Cette citadelle millénaire, qui a symbolisé des siècles durant l’identité de notre peuple et de notre nation dans ce qu’elle a de plus noble, demeure notre fierté. Elle a été tout à la fois un sanctuaire pour la promotion et la diffusion de la connaissance universelle et un chantre de la résistance. Elle a été dans un passé récent l’un des plus importants foyers de notre indépendance et un conservatoire indispensable à la protection et à la transmission d’une culture originale. Cette icône que les poètes, les hommes de l’art et de la culture, nationaux et étrangers ont, à travers ses périodes historiques, chanté et vanté sa beauté et ses faits d’armes, se trouve aujourd’hui dans un état pitoyable. Comment cette œuvre, qui immortalise tout le génie créateur de tout un peuple fière par sa participation à la constitution de la culture universelle, puisse se détourner de cette préoccupation constitutive de ce pan fondamental de sa personnalité ? Depuis l’avènement de l’indépendance politique du pays en 1962 et tout particulièrement depuis le début des années soixante-dix, les pouvoirs publics ont mené des actions de consolidation de cette indépendance par la mise en œuvre de programmes de développement économique, social et culturel.

A ce titre, la question relative à la sauvegarde, à la préservation et à la promotion de notre patrimoine a été au centre des préoccupations des politiques successives développées. Pour la maîtrise du développement de la capitale, La Casbah d’Alger a reçu un traitement particulier. Des stratégies pour la maîtrise du développement de la capitale ont été définies et un plan global (POG) pour leur mise en œuvre a été élaboré dès le début des années soixante-dix. Pour l’élaboration de ce plan, les autorités supérieures du pays, qui accordaient une importance particulière à ce volet, ont fait appel aux plus grands techniciens du moment de la planète. La Casbah d’Alger en tant que repère identitaire aussi bien social et économique que culturel représentait une référence et une source d’inspiration pour tous les hommes de l’art et de culture. A ce titre, des études spécifiques ont été menées. Ces études visaient la définition des conditions propres à l’intégration de ce site prestigieux dans la dynamique de développement du pays en tant que repère identitaire qu’élément de compositions moderne et adapté aux exigences d’une vie décente. Mais malheureusement, ce site, qui était confronté à un phénomène de dépeuplement dans une première phase (1962-1970) et à un surpeuplement dans une deuxième phase (après la décennie soixante-dix), a été totalement ignoré depuis. Les gouvernements et les différentes autorités qui se sont succédés continuent de développer les mêmes discours, mais aucune action sérieuse et réfléchie n’a été mise en œuvre. Des actions ponctuelles et limitées dans le temps ont été engagées sous la pression de la population. Mais ces actions, non coordonnées, ont contribué à l’amplification du phénomène de dégradation observé.

L’inscription tardive de ce patrimoine aussi bien sur la liste du patrimoine national (1991) et sur la liste du patrimoine universel (1992) n’a pas permis d’inverser les tendances. La société civile, malgré ses moyens limités, s’est mobilisée autour de cette question, mais malheureusement, devant le silence assourdissant, les pouvoirs publics continuent à ignorer ce chantre de la résistance de notre peuple. Les multiples propositions d’actions soumises par les associations aux pouvoirs publics sont restées lettre morte. Les discours électoralistes et les manifestations à caractère festif et autres rencontres à caractère scientifique, organisées autour de cette question, n’ont fait qu’accentuer les ruptures entre les citoyens et leurs gouvernants. L’état de délabrement du site et la paupérisation de sa population en sont la parfaite illustration de l’échec des politiques successives mises en œuvre pour la sauvegarde de ce patrimoine. Malgré les mises en garde de déclassement du site adressées aux autorités par les instances internationales, la situation n’a guère évolué. En effet, sur un total de 1700 bâtisses à la fin des années 70 et 1200 bâtisses à la veille de son classement en 1992, le site, d’environ 54 hectares, ne renferme aujourd’hui qu’environ 600 bâtisses dans un état de dégradation très avancé. Plusieurs questions sont posées. Qu’est devenue cette Algérie des défis ? Où est passé cet Algérien fier de son appartenance à cette Algérie millénaire ? Comment expliquer cette forme de déni du citoyen pour son patrimoine, son histoire et sa culture ? Comment expliquer le décalage, voire le déphasage entre le discours politique et les attentes de la société ? Comment expliquer la rupture observée entre les comportements des descendants des fils de Novembre et leur progéniture ? Toutes ces questions demeurent malheureusement sans réponse et ce ne sont pas certainement les luttes engagées entre les différents groupes de pression pour accaparer les postes du pouvoir qui viendraient contredire, voire contrarier la descente aux enfers de ce site prestigieux. Les missions et prérogatives des différentes institutions de la République, en l’occurrence le ministère chargé de la culture, la wilaya, la wilaya déléguée et l’APC, sont clairement définies et leurs responsabilités en la matière engagées. Mais malheureusement, ces institutions continuent à ignorer la situation dramatique que connaît le site. Les quelques actions engagées actuellement par le ministère de la Culture, notamment la mise en place d’un comité de suivi, de l’engagement des études au niveau de quelques îlots et de travaux d’étayement et de réfection des étanchéités des terrasses de certaines bâtisses peuvent permettre d’entrevoir quelques améliorations du cadre de vie du citoyen, mais demeurent insuffisants par rapport à l’ampleur et à la complexité de la tâche à accomplir.

Au même titre que les travaux d’urgence menés sur 92 bâtisses par l’Ofares au niveau du site dans le cadre de l’opération « Séisme 2003 », dont la qualité médiocre et inadaptée de ces travaux qui traduisent parfaitement l’état de l’inconséquence des intervenants chargés de veiller à la préservation de notre patrimoine. Notre association, en coordination et en concertation avec d’autres associations, notamment en partenariat avec la Fondation Casbah, ont proposé aux autorités depuis le début des années quatre-vingt-dix, la création d’un organisme spécialisé chargé de la gestion de ce projet majeur. Cet organe, qui disposerait de larges prérogatives en rapport et en relation avec ses missions serait seul à même d’assurer convenablement la continuité des actions programmées et leur conformité. Mais malheureusement, ces propositions et ces doléances sont restées vaines.

Au chapitre de la sauvegarde de La Casbah, des sommes fabuleuses ont été englouties durant ces dernières décennies sans résultats palpables. Pire encore, la dégradation a connu une amplification du phénomène. Les quelques opérations menées par l’APC, notamment celles relatives à la réfection des trottoirs, à la réalisation d’un marché et autres ne peuvent en aucun cas constituer un frein à cette descente inéluctable aux enfers. Notre pays, qui aspire reconquérir la place qui lui sied au sein des nations, ne peut en aucun cas rester en marge de cette dynamique nouvelle qu’impose la globalisation. Il est appelé à faire prévaloir ses atouts, notamment touristiques et culturels. Dans ce cadre, La Casbah d’Alger pourrait constituer l’un des atouts majeurs pourvu que...

Association des amis d’Alger « Sauvons La Casbah »

La présidente : H. Bouhired

[ source ]
par Aziz Zamèche - Infosoir
El watan - Edition du 25 Février 2008

samedi 23 février 2008

LE SITE DU HAMMA


Le Site du Hamma réunit dans une harmonie les deux éléments essentiels de l'environnement, indispensables au bien être de l'homme et à son équilibre : la nature et les biens culturels.

Le paysage, le Jardin d'Essai, devenu Muséum de la nature, la fontaine du Marabout, vestige du XVII ème siècle, construite par Baba Ali et comportant une inscription d'origine en arabe dont voiçi la traduction "Ô Dieu! Il n'est donc aucune limite à la perfection de Ta puissance puisque, à force de creuser la terre, les sources apparurent à la place de l'eau trouble, coulant grâce à Ta magnanimité, comme une onde saine pour le peuple de la Foi. Abreuve de l'eau du Kaouther le Zélé serviteur de Ta bonté..." (1173 de l'hégire correspondant à 1759-60 de l'ère chrétienne)

Le Jardin du Hamma


Ce Jardin a été créé dès 1832, mais les aménagements actuels ont été dessinés, en 1920, par l'architecte français Régnier. Il présente dit-on plus de 3000 essences différentes. Le Jardin du Hamma, dont une partie est affectée à la culture des plantes de pépinières, abrite les services de l'institut national de la recherche agronomique. Plus de détail sur le site web jardindessai.com...

mercredi 20 février 2008

MUSÉE NATIONAL DU BARDO (2)


La partie basse de la villa abrite le département de préhistoire, 8 salles sont consacrées à l'outillage lithique de la période préhistorique. :
  1. néolithique saharien,
  2. outillage lithique d'Amérique latine,
  3. paléolithique inférieur,
  4. alanthrope et préhistoire européenne,
  5. paléolithique moyen et épipaléothique,
  6. préhistoire du Sahara,
  7. poterie funéraire (proto-histoire),
  8. paléontologie animale et humaine.
Le Département de l'anthropologie culturelle recouvre dans la cour du musée :
  • une cuisine traditionnelle,
  • un café traditionnelle ou maure,
  • une salle d'armes (plus objets de culte et instruments de musique).
Au 1er étage :

  • un patio,
  • un intérieur algérois,
  • des costumes,
  • l'artisanat rural (poteries et bijoux)
Au second étage :
  • une salle Touarègue (deux petites salles d'exposition)

dimanche 17 février 2008

MUSÉE NATIONAL DU BARDO

Créé dès 1930, le Musée National du Bardo a mis plus d'un quart de siècle avant de devenir ce qu'il est aujourd'hui, célèbre dans le monde spécialisé par ses collections sur la préhistoire et la proto-histoire, sur l'ethnographie rurale et urbaine et plus particulièrement saharienne.



Le musée national du Bardo, c'est aussi une villa de l'ancienne El-Djazaïr, qui peut rivaliser avec les plus jolis vestiges de l'art musulman en Algérie. Cette villa date de la fin du XIII ème siècle, elle doit son nom à la déformation probable du "Prado" espagnol. "Les feuillets d'El-Djazaïr nous apprennent, sous la signature de H.Klein, qu'un noble tunisien, le "Prince Omar" l'a construite durant son exil à Alger. La villa fait d'ailleurs penser aux somptueux palais que les sultans hafsides possédaient dès le XVème siècle dans la banlieue de Tunis. Acquise après 1830 par le Général Exelmans, la villa du Bardo fit retour dans des mains musulmanes, celles de Ali Bey, Agha de Biskra; celui-ci la revendit par la suite à un Français, M.Pierre Joret, qui lui adjoignit, à la partie basse, de vastes locaux communs, écuries, sans porter atteinte à la partie ancienne où il organisa des soirées, expositions et concerts en invitant des artistes de passage, comme par exemple, Camille Saint-Saëns qui donna un concert dans le grand salon.(à suivre ..)

jeudi 14 février 2008

LE QUARTIER EST (2)


Squares en gradins du Bd Khemisti (Laferrière)

Perpendiculèrement au Boulevard Mohamed Khemisti (ex.Bd Laferrière), on arrive à la rue Mourad Didouche (ex.Rue Michelet), où se trouve l'Université d'Alger et la Bibliothèque Victor Hugo, bordée d'une belle allée de palmiers, et à hauteur du 110 rue Didouche Mourad (ex.rue Michelet), l'église du sacré coeur, monument de style moderne datant des années 1960.


L'Eglise du Sacré Coeur dans son style moderne

Plus loin, le jardin de la Liberté, qui abrite le musée des antiquités. Plus haut encore, le musée du Bardo, avec ses remarquables collections et enfin le nouveau musée du Palais du peuple...

La route continue vers le nouveau complexe de Riadh El Feth en passant par le quartier de Mustapha Supérieur. De là, vue admirable d'Alger, de sa baie, du cap et des montagnes du Djurdjura.

On pourra voir au passage l'église anglicane et de belles villas d'époque. Mustapha-Raïs, Djenan El Muphti, le siège de la télévision, l'hotel El Djazair ex hotel St George), et le bois des Pins au dessous d'El-Mouradia (le golf).

mardi 12 février 2008

LE QUARTIER EST

Au delà du Square Port Saïd (Square Bresson), la rue Boumendjel Ali (Rue Dumont d'Urville) débouche sur la rue Larbi Ben M'hidi (rue d'Isly), la plus animée d'Alger, avec ses grands magasins et salles de cinéma.


On y trouve les Galeries Algériennes (les Galeries de France - 1914-1962) de style néomauresque, la statue équestre de l'Emir Abdelkader (1987) (statue du Maréchal Bugeaud en 1852)

et enfin l'hotel des postes (1913).
Le Bouelvard Mohamed Khemisti (Boulevard Laferrière), aménagé en squares à gradins, mêne sur les hauteurs de la ville. Il remplace l'enceinte de la ville construite après l'occupation française.
Sur ces hauteurs, le quartier des Tagarins (nom des musulmans émigrés d'Espagne qui l'habitèrent dès le 15èm siècle), où est situé Fort de l'Empereur, le site du campement de Charles Quint (1541) ainsi que l'hotel Aurassi et le quartier du Telemly.

samedi 9 février 2008

LE QUARTIER OUEST

A partir du lycée Emir Abdelkader, à l'Ouest de la place des martyrs, commence le quartier appelé Nelson, qui se prolonge jusqu'au boulevard Abderrahmane Talezb ex.Bd Guillemin (ancienne enceinte française).
Entre le jardin de Prague et la mer, les rues sont à arcades et datent du début du siècle. Elles n'offrent pas un grand intérêt.
Au delà du Boulevard Taleb (Guillemin), se situe Bab El Oued, (El Cantara - carrière en espagnol), quartier le plus anciennement peuplé, après son occupation par les Espagnols qui travaillaient à la carrière de pierres à bâtir. Des maisons anciennes, à un seul étage, subsistent encore, notamment la maison de Hassan Pacha (1791 - 1797), qui se trouve dans l'enceinte de l'hôpital installé dans les anciens jardins du Deys en 1832. Au dessus de ce quartier, celui de Zhara, dit de Notre Dame, auquel on accède par une route en lacets, jusqu'à l'ancienne vallée des consuls.
La Basilique de Notre Dame d'Afrique a été érigée en 1872.
Du plateau ainsi que du téléphérique, très belle vue panoramique sur la baie, le port et la ville.
Au dessus, le massif de la Bouzaréa. En dessous, les cimetières européen et israélite, Bologhine-ville (ex.St Eugène) avec ses criques, ses plages et son front de mer.

mercredi 6 février 2008

LA VILLE HAUTE (3)

(5) - DJAMAA SAFIR :
La première mosquée turque d'Alger érigée en 1534, Restaurée par Hassan Pacha en 1791, puis Hussein en 1818. Minaret octogonal (type Ottoman) et colonnes anciennes.

(6) - ZAOUIET SIDI MOHAMED CHERIF :
Oratoire et tombeau datant de 1541. A l'extérieur, une fontaine avec de belles mosaïques.

(7) - ZAOUIET SIDI BEN ALI :

Oratoire et tombeau avec un petit cimetière où sont enterrées deux filles de Hassan Pacha, les princesses Fatma et N'Fissa, dont on dit "quelles se laissèrent mourir d'amour, parcequ'elles étaient éprises du même cavalier"

(8) - DJAMAA SIDI RAMDANE :
Mosquée de même type et de même période que Djamaa El Kébir avec un beau mùinaret quadrangulaire et une fontaine adossée à la façade.

(9) - ZAOUIET SIDI ABDERRAHMANE :

Tombeau du patron de la ville (1471). Célèbre tant par la sainteté de sa vie que par sa science. Edifice construit en 1696 et se composant d'une koubba où se dresse le tombeau, une mosquée avec un gracieux minaret carré et un cimetière avec les tombes de hauts personnages, Ahmed Bezy de Constantine, Mustapha Pacha etc. Ce monument se trouve dans la rue Arbadji. Couronnant l'ancien Alger, de nouveaux quartiers, avec des édifices et immeublesconstruit depuis le début du siècle, constituent le centre moderne de la ville.

vendredi 1 février 2008

LA VILLE HAUTE (2)

(1) - LA CITADELLE :
Forteressse située à 118m du niveau de la mer, la citadelle a été totalement défigurée par la route qui la coupe en deux. Les travaux de construction de ce que l'on appelait "La Casbah" débutèrent après l'installation des Turcs et se terminèrent en 1596. Jusqu'en 1817, date où elle devient la résidence du Dey, la Casbah servait de caserne aux Janissaires.
On y remarque les remparts, bastions avec embrasures, la poudrière, les deux mosquées du Dey et des Janissaires, le palais des Beys, le harem et les appartements du Dey.

(2) - DJAMAA EL BERRANI :
Ancien tribunal de l'Agha et mosquée reconstruite par le Dey Hussein en 1818 au pied de la Casbah.

(3) - REMPART :
En contrebas de la Casbah, un pan du rempart qui fermait la ville. Observez l'épaisseur de ces murs.

(4) - BORDJ CASBAH EL Q'DIMA :
Batterie dont la date remonte à la période de Bologhine et qui serait l'ancienne forteresse dominant la ville avant le 6èm siècle.

samedi 26 janvier 2008

La Ville Haute (1)


La partie haute de la ville est celle qui a le mieux conservée son caractère architectural ancien. Elle a pour limite, les rues Amara Ali (ex.rue Randon) et Abderrahmane Arbadji (ex.rue Marengo), les boulevards Hahad Abderrezak (ex.Bd de Verdun), de la Victoire et Ourida Meddad (ex.Bd Gambetta). On y accède par les rues Hamidouche Sidi Driss (ex.rue de la Casbah) et Abderrahmane Arbadji (ex.rue Marengo) et par les rues Rabah Riah (ex.rue Porte Neuve) et Ahmed Allem (ex. rue Médée) dans la rue Ali Amara (ex.rue Randon). Toutes ces rues aboutissent au Boulevard de la Victoire et à la Casbah, ce qui fait que nul ne peut se perdre : s'il monte, il rencontrera toujours la vieille ville jusqu'à la Citadelle, et s'il descend la rue Arbadji (ex.rue Marengo)ou Amara Ali (ex.rue Randon), il débouchera finalement sur la place des Martyrs (ex.Place du Gouvernement).
Les rues ou ruelles, en escalier, donnent au vieil Alger un aspect particulier, elles serpentent, tournent sur elles-mêmes, présentent des pentes ou descentes abruptes, se terminent en impasse. Elles sont généralement silencieuses, mais certaines sont un peu plus animées avec leurs boutiques d'épicier, de fruitier, de marchand de sucreries...
A cet aspect urbain, s'ajoutent un certain nombre de monuments :
(la suite : La Citadelle ...)

lundi 21 janvier 2008

Temples et Palais (12)

DJAMAA DJEDID, Mosquée neuve.

Elle a été construite en 1660 par, dit-on la corporation des "bah-hâra" (pécheurs). Monument assez particulier par son style. On y remarque le minbar en marbre sculpté provenant de l'ancienne mosquée Es-Saïda, la tribune en bois, d'anciens koursi (fauteuils) de prédicateurs, en bois tourné et peint et un très beau lustre en cuivre ciselé. Du coté du minaret, se trouve l'ancien tribunal de rite hanéfite annexé à la mosquée.
A l'intérieur de la grande salle à gauche du Mihrab figure l'inscription suivante : "Louange à Allah seul, Celui qui vous informera de la date de l'édification de cette mosquée est son administrateur El Hadj El Habib. Elle a été achevée en l'année 1070." (une mosquée qui a failli être démolie en 1910.
A l'époque, Alger était gouvernée par les chefs de la milice ou Agha, qui en principe, ne devaient garder la direction des affaires que durant 2 mois... Celui qui, ayant succombé aux charmes du pouvoir, voulait se maintenir en place, périssait de mort violente. C'est ce qui arriva à Ramadan Agha, sous le règne duquel cette mosquée a été édifiée... On dit que "Djamaâ El Kebir a été élevé sur ordre de la milice, ce qui est un rare exemple de construction pieuse engagée par une collectivité (de Rachid Bourouiba - Les inscriptions commémoratives des mosquées d'Algérie - OPU, Alger 1984).

jeudi 17 janvier 2008

Temples et palais (11)

DJAMAA EL KÉBIR, la grande Mosquée.

Construite à la fin du 11è siècle (5è de l'Hégire) par les Almoravides. C'est la plus importante mosquée de la ville d'où est retransmise par la Télévision, la prière du Vendredi. Cinq portes donnent accès à l'intérieur de la Mosquée.


Au niveau de la première, un patio s'ouvre sur l'ancien tribunal de rite malékite et le bureau du mufti ; la troisème porte donne accès à une cour découverte flanquée de deux vasques d'ablutions.



Dans la salle de prière, on peut admirer le minbar qui remonte à l'année 490 de l'Hégire correspondant à l'année 1098, ainsi que les arcs lobés. Le Minbar comporte 45 panneaux de cédre sculpté (carrés, triangles ou trapèzes).
Il a été érigé sur l'ordre d'un prince Abdelwalide, Ali Ibn Tachfine. Une inscriptions romaine y est murée. Le portique en bordure de la rue construit durant la colonisation, en 1837, avec des colonnes provenant de la mosquée Es-Saïda.
Le monument s'appuie sur soixante douze piliers et est recouvert de 11 toits. Il comprend onze través. Djamaa El Kebir se trouve à la limite de la place des Martyrs (place Royale, Place du Gouvernement).

lundi 14 janvier 2008

Temples et Palais (10)


L'Amirauté,
Le premier édifice réalisé sur ce site fut le fameux Bastion espagnol où le général Navarro avait disposé ses canons menaçants en direction de la ville. Repris et relié à la mer par Kheir Eddine, le pénon s'est renforcé par de nouvelles constructions : Bordj El Fnar (tour octogonale surmontée d'un phare), édifiée par Hassan Pacha en 1542, Bordj es Sardine en 1667, Bordj El Goumène en 1683 et Bordj Djedid en 1774.Signalons au passage la présence de deux jolies fontaines décorées de faïences édifiées également du temps des Turcs.
En remontant les pavés de la jetée Kheireddine, vers la place des Martyrs (place Royale, puis place du Gouvernement), on abouti devant la plus ancienne mosquée d'Alger.