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samedi 24 novembre 2007

Le Développement de la ville


  • Le développement de la ville vers l'est s'accentue. Mustapha connait un essor très rapide et l'agglomération s'étendra alors au hamma ( voir jardin d'essai du Hamma ) et aux pentes environnantes qui forment amphithéâtre.

    Bab El Oued connait un développement plus tardif et à une échelle moindre que Mustapha. Il s'agira longtemps d'un faubourg ouvrier pauvre.

  • Après la seconde guerre mondiale, et surtout durant les dix années précédent l'indépendance, Alger connait un intense développement urbain sur l'ensemble de la périphérie. Elle s'étend alors sur une longueur de 10 km, allant du quartier du Ruisseau (Annasser) à celui de Bab El Oued.


"Il reste, ça et là la masse d'un édifice épargné, les arêtes d'un pan de rempart qui nous donne à réver de ce que fut un monde disparu et l'imagination y engouffre avec toute sa charge émotionnelle.
Il nous faut interroger ces bornes, témoins du passé, débusquer ce qu'elles recellent comme témoignages en creux, comme une absence, une strate en négatif de notre ancienne histoire culturelle ..." (de Mourad Bourboune).

vendredi 23 novembre 2007

L'Alger Moderne (2)

Dès leur entrée dans Alger, les militaires français décidèrent la création d'une place d'armes où leurs troupes puissent se rassembler en cas d'alerte. Et dès 1831, on commença la démolition du plus intéressant et du plus vivant quartier du bas de la ville, constitué de plusieurs souks typiques. C'est ainsi que 420 maisons ou boutiques furent démolies ainsi d'ailleurs que la gracieuse mosquée "Es Saïda" (la mosquée de la Dame) où allaient prier les Deys le vendredi et, dont les jolies colonnes de marbre décorent encore et depuis 1837, le portique de Djamaâ El Kebir.
Il est bon de rappeler que les plans des urbanistes du nouvel Alger, dont l'objectif déclaré était surtout de rendre la ville attrayante pour les Européens, comportaient aussi la démolition de la mosquée de la pécherie, "dont on rêva encore en 1910 la destruction", indique Henri Klein (les feuillets d'El Djazair H.Klein-Alger 1937).
C'est également sur cette place - à proximité de Dar Aziza - que tronait la célèbre Jénina, résidence de tous les maîtres d'Alger, incendiée puis démolie en 1856.

DAR AZIZA
C'est le type même de la maison algérienne, somptueuse avec une trés jolie cour de marbre et jet d'eau, faience, stucs et claustras à verre coloré.
Ce palais qui était attenant à la Jénina, servait de résidence aux hôtes de distinction de passage à Alger. Construit, probablement par un bey pour sa fille préférée, ce palais subit malheureusement de nombreuses transformations durant l'occupation française, notamment la mutilation qui devait le priver de l'ensemble de son annexe, en 1838.
L'entrée était située à l'ex-rue du Soudan. Il y avait, là, la porte qui a été réemployée lors de la réfection de l'entrée actuelle, (place Ben Badis) en 1835. Cette porte donne directement sur un escalier, ce qui est à priori contraire à la tradition.
Aprés la prise d'Alger, Dar Aziza fut attribuée à l'archevèque comme résidence avant de devenir le siège de l'archévéché d'Alger.

dimanche 18 novembre 2007

L'Alger Moderne

L'occupation de la ville par le corps expéditionnaire français va donner lieu à de grandes transformations au niveau de l'urbanisme.
L'Alger Moderne s'est, en quelque sorte, faite au départ, au hasard des besoins de la colonisation et des spéculations immobilières.

Son urbanisme a connu trois grandes phrases:
Quinze années d'occupation militaires vont voir les aménagements se succéder : la basse-ville est partiellement détruite (construction d'une place d'armes, percement d'artères), tandis que le haut de la ville subit de notable changements. L'aflux d'immigrants fait éclater l'enceinte d'Alger dans la direction de Bab El Oued, de l'Agha et de Mustapha.

Cette oeuvre de destruction que justifiaient alors des raisons de défense, mais qui altéraient, combien déjà, la physionomie du vieil Alger, allait malheureusement, pour le pittoresque de celui-ci, se poursuivre pendant bien des années encore. [H.Klein - Feuillets d'El Djazaïr - Alger 1937]

samedi 17 novembre 2007

La Cité d'ivoire (2)



A y regarder de plus près, le nouveau-venu (plaçons-nous en 1806), se sentait remué et attendri d'une toute autre façon. Les maisons étaient tellement sérrées les unes contre les autres, que la ville fut comparée à une pomme de pin. Urbanisme éminemment propice à développer les épidémies orientales. Une seule, rue, digne de ce nom, rendue plus étroite encore par le concours d'une population musulmane, juive, chrétienne, bariolée de tant de peaux différentes et de costumes hétéroclites, au milieu d'une confusion de chevaux, de mulets, d'âne et de chameaux, traversait ce labyrinthe du nord au sud pour aboutir aux deux portes principales de Bab El Oued et de Bab Azoun, percées dans les murailles.
Levait-on les yeux, qu'on apercevait les murailles garnies d'hameçons de fer et, suspendus à ceux-ci, un nombre toujours respectable de comdanés à mort ou de têtes coupées. Tels étaient quelques uns des moindres inconvéniengts qui versaient leur ombre sur les splendeurs d'El Djezaïr aux cents mosquées et aux fontaines sans nombre.[J.Bardoux: La vie d'un Consul auprès de la Régence d'Alger (1924)]

jeudi 15 novembre 2007

La Cité d'ivoire (1)

Maison, minaret et palmiers s'est marqué dans ma mémoire, tant j'ai examiné, regardé avec passion la merveille offerte à ma vue, avant de perdre des yeux pour jamais La Cité d'ivoire [par Mrs.Broughon - Londres 1842].
Convenons avec Mrs. Broughon, que l'Algérie de la Régence était une cité pittoresque à l'excés, et toute ramassée... et si blanche !
Le port se creusait entre les îlots d'où El Djezaïr (devenu Alger) tira son nom. Sur le plus important, une grosse tour ronde, munie d'un fanal, occupait la place de l'ancien Penon, "cette épine plantée au coeur des Algériens", d'où Kheir-Ed-Dine eut tant de peine à chasser les Espagnols en 1529. Baties sur des rochers à pic contre lesquels déferlait la vague, les mosquées trempaient leurs pieds dans l'eau. Puis en forme de voile de perroquet s'amincissant par le haut, les maisons s'étagaient les unes au-dessus des autres, toutes cubiques, comme les loges d'un amphithéatre, et par-dessus leur masse immaculée, au sommet de la voie, s'élevait l'ensemble de murs d'édifices qu'on nomme la Citadelle, ou Kasbah, et qui ont pris la couleur modérée d'un gateau de miel.
La Beauté du site rehaussée par une éclatante verdure, la vivacité des contrastes, l'aspect de tant de choses inconnues, tout contribuait alors, comme aujourd'hui, à un effet instantané et magnifique...

mercredi 14 novembre 2007

La population d'Alger
au XIXe siècle


La population d'Alger a pu être évalué, grâce aux renseignements que nous fournissent les témoignages des voyageurs et des captifs. :

  • En 1450 : 20.000 habitants

  • En 1580 : 60.000 habitants

  • En 1634 : 100.000 habitants par Haedo

  • En 1755 : 100.000 habitants par père Dan

  • En 1830 : 30.000 habitants par Laugier de Tassy


Elle se composait d'habitants d'origine Berbère et d'Arabes venus de l'Orient avec les grandes tributs des Bébi-Hilal au 11è siècle et Béni-Soleim au 12è siècle. A cela s'ajoutent les maures, c'est à dire, les réfugiés andalous chassés d'Espagne après la reconquête chrétienne. Certains, anciens propriétaires terriens des Vegas et autres Huertas andalouses s'étaient reconvertis dans l'arrière-pays algérois, où ils avaient construit des fermes au milieu de grandes propriétés (haouch); et ils possédaient, en ville, des demeures cossues ainsi que des villas en banlieue; d'autres, exilés des grandes cités : Grenade, Murcie, Alicante, Alméria, etc. , s'étaient installés en ville. On comptait, parmi eux, quelques éléments mudéjares provenant de cités reconquises depuis longtemps. Cordoue, Saragosse, Tolède, mais, surtout, Valence (les Tagarins).
Nombreux étaient, parmi eux, d'habiles artisans qui peuplèrent les souks où ils se trouvaient en concurrence avec les juifs, en grande partie issus d'Espagne également ... leur population s'était accrue, aux XVIIIè et au XIXè siècle, de l'arrivée de Livournais. Bijoutiers, commerçants habiles spécialisés dans l'export-import, inter prêtés et, surtout, banquiers, autrement dit prêteurs à gages. Ils constituaient un élément indispensable en dépit de vexations quotidiennes ; certains étaient arrivés à gagner la confiance du souverain et jouaient un rôle politique réel, tels ces Barki et autres Bouchnaq de l'entourage de Hussein Dey.
Quant aux Turcs, il y avait, toujours selon Haedo, "Les Turcs de naissance et les Turcs de profession". Ces derniers, le plus souvent issus de la pègre méditerranéenne ou levantine, enrichis à la course en mer, étaient fort respectueusement considérés en ville où ils vivaient en grands bourgeois lorsqu'ils ne parcouraient pas le littoral en quête d'une proie facile. La malice des Janissaires, d'où sortaient les Deys, était, seule, composée d'authentiques Turcs. (Palais et demeures d'Alger à la période Othmane.
[Golvin - OPU(Alger 1988]


mardi 13 novembre 2007

Le Dernier des Deys
HUSSEIN DEY

Avant de succomber, emporté par la peste en 1818, Ali Khodja désigne à sa succession son "Khoojat El Kheil" HUSSEIN PACHA, qui sera connu sous le nom d'HUSSEIN DEY.
L'histoire retient du dernier monarque de la Régence d'Alger, le souvenir de celui qui aura surtout fourni le prétexte à la colonisation par son fameux "coup d'éventail" et qui a eu, ensuite, le tort de se faire battre par l'armée française.

Pendant les douze ans de son régne, Hussein Dey, qui a édifié un certain nombre de mosquées, dut faire face à de nombreux problèmes internes, notamment avec les populations du M'Zab, des Khouans de Tidjani, celles de Mascara, emmenées par le Cheikh Mahieddine, le père de Abdelkader et les Kabyles de la Soummam. Hussein Dey fut exilé à sa demande, à Naples. Il mourrut à Alexandrie en 1838.

le 11 juillet 1830, Hussein Dey fut embarqué avec 110 personnes de sa famille et sa suite sur la frégâte "La Jeanne d'Arc", à destination de Naples où il avait exprimé le désir de se retirer. Le lendemain, 2500 janissaires sur les 5902 que comptait la place d'Alger, furent embarqués pour Smyme; le reste, pour la plupart mariés, demandèrent à partir pour Constantine, Béjaïa et Tunis.

lundi 12 novembre 2007

Le Fils de la Casbah,
RAIS HAMIDOU BENALI



...Ces cinq portes étaient :

  • Bab Djedid qui s'ouvrait sur la citadelle,
  • Bab Azzoun qui donnait sur la Mitidja et facilitait ainsi les activités commerciales avec l'intérieur,
  • Bab Djezira donnait sur le port qui constituait en fait, le poumon de la ville,
  • Bab El Oued communiquait avec l'ouest et le cimetière, et
  • Bab El Bhar qui donnait sur l'arsenal où se construisaient notamment les célèbres galiottes.
Un des plus illustres fils de la Casbah, Hamidou était un Raïs téméraire dont les exploits ont nourri pendant logtemps de belles légendes. Fils d'un modeste tailleur, Hamidou qui était grand amiral de la flotte algérienne fût atteint en 1815, par des éclats d'obus américains lors d'une bataille navale au large de Gibraltar.
Se sachant condamné, il ordonna à un de ses lieutenants de jeter son corps à la mer, sa dernière demeure. Une statue de cet authentique "D'ziri" a été édifée à Alger.

dimanche 11 novembre 2007

ALGER LA BIEN GARDÉE


Trois expéditions avec bonbardement de la ville en un demi-siècle.
Les rois de France et ceux d'Angleterre, les Tsars de Russie, les Princes d'Italie, les papes, les moines guerriers de Malte n'eurent d'autres soucis que de raser l'état barbaresque "Alger, la ville au mille canons", faisaient reculer les plus opinatres. Sa force "émanait du génie de ses enfants. Elle résidait en premier sur son artillerie. Du rôle joué par cette arme, durant plus de trois cents ans, naquit la célébrité d'El Djazaïr et sa légende. Et depuis cette date, les canons font partie intégrante de son histoire.

Suite les Raïs ...Les remparts d'Alger ont été construits en 1540 par le Pacha Hassan, et développaient une ligne de 750 m du coté de Bab Azzoun et de 900m sur le flanc de Bab El Oued.
Cette ceinture présentait la forme d'un triangle au sommet duquel tronait la citadelle de la Casbah dont l'édification avait commencé en 1516 sur le site d'un ancien palais. Parmi les ouvrages extérieurs de défense, les plus importants étaient certainement le fort de l'Empereur. Construit sur l'emplacement du campement de Charles Quint sur une coline qui dominait toute la ville. Le Bordj Euldj Ali qui surveillait la plage de Bab El Oued tandis qu'à l'Est Bordj Tamenfoust barrait l'entrée de la baie d'Alger à tout bateau venant de l'Est.
On y entrait dans la ville par cinq portes qui étaient fermées dès la tombée de la nuit.

samedi 10 novembre 2007

LES MAITRES DE LA MÉDITERRANÉE

Dans cette partie basse de la ville, s'y installèrent les Beylerbey de 1534 à 1585, les Pacha de 1585 à 1659, Agha de 1659 à 1671 et, enfin, les Dey de 1671 à 1817. Alger, Capitale du pays durant la période 1529 à 1830 avait une place forte et disposait d'une flotte redoutable qui lui confère une autorité sans égale en mer.
Le dos tourné au continent, la face largement ouverte sur la baie, Alger a vécu du 16e au 19e siècle par la mer et pour la mer, sous la direction des RAIS qu'on appelait "Les Maitres de la Méditerranée", car en très peu de temps Alger s'imposa dans le concert des nations et se tailla une place de choix en Méditerranée. C'était l'époque de la course. Les états batissaient leurs relations sur les résultats de leur confrontation en mer.
Alger se dotta alors d'une flotte redoutable et s'attache les services de corsaires intrépides qui allaient guerroyer en Méditerranée et même dans les lointaines mers du Nord. Le courage et l'audace des Raïs d'Alger, qui ont fait la richesse et le prestige de la Régence, attisaient la rancoeur et le dépit des nations européennes qui n'aspiraient qu'à en découdre avec la Régence d'Alger.

vendredi 9 novembre 2007

L'arrivée des frères Barberousse à Alger



En 1510, les Espagnoles qui tentent de la soumettre construisirent la forteresse du Penön. Face à la persistance de la croisade chrétienne, la population d'Alger sollicite la protection des frères Barberousse qui s'installent à Alger en 1516.
Dès leurs arrivée, ils changent radicalement la destinée de la ville. Kheïr Eddine, qui succède, en 1518, à son frère Arroudj, fait face à de nombreuses attaques espagnoles.
Le 27 Mai 1529, il détruit la forteresse du Penön édifiée par les Espagnoles et construit la jetée qui va relier les îlots à la terre ferme.
Pendant cette période 'Othomane", le siège du gouvernement et de l'administration se situait au Palais de la Jenina, dans la partie basse de la ville.