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samedi 17 novembre 2007

La Cité d'ivoire (2)



A y regarder de plus près, le nouveau-venu (plaçons-nous en 1806), se sentait remué et attendri d'une toute autre façon. Les maisons étaient tellement sérrées les unes contre les autres, que la ville fut comparée à une pomme de pin. Urbanisme éminemment propice à développer les épidémies orientales. Une seule, rue, digne de ce nom, rendue plus étroite encore par le concours d'une population musulmane, juive, chrétienne, bariolée de tant de peaux différentes et de costumes hétéroclites, au milieu d'une confusion de chevaux, de mulets, d'âne et de chameaux, traversait ce labyrinthe du nord au sud pour aboutir aux deux portes principales de Bab El Oued et de Bab Azoun, percées dans les murailles.
Levait-on les yeux, qu'on apercevait les murailles garnies d'hameçons de fer et, suspendus à ceux-ci, un nombre toujours respectable de comdanés à mort ou de têtes coupées. Tels étaient quelques uns des moindres inconvéniengts qui versaient leur ombre sur les splendeurs d'El Djezaïr aux cents mosquées et aux fontaines sans nombre.[J.Bardoux: La vie d'un Consul auprès de la Régence d'Alger (1924)]

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